dimanche 21 décembre 2014

TowerFall Ascension (pc, ps4 et ouya lol)

Noël approche (enfin), et pour certains, le repas de famille s'annonce comme une épreuve angoissante : passer du temps avec des gens que l'on ne voit jamais, trouver des cadeaux en croisant les doigts pour que ça plaise, le vain espoir de recevoir une console new gen, être le cul posé sur une chaise pendant plusieurs heures et manger richement... Je comprends. Mais moi, j'aime trop m'empiffrer pour les fêtes, j'adore cette période. Uniquement pour cette raison.

Allez, détendez-vous les mecs, The Great Mustache est là pour vous.

Tout ce dont vous avez besoin, c'est d'un pc, et de quatre manettes. Facile. Si la personne chez qui vous passez le réveillon n'a pas d'ordinateur, ramenez le vôtre, et éclipsez-vous entre deux plats avec une à trois personnes pour vous éclater sur TowerFall, le MEILLEUR JEU MULTIJOUEUR SUR PC.

DU MONDE.

Parole.

Le principe est extrêmement simple : quatre archers, trois flèches, deux dimensions, et voilà. Il ne peut en rester qu'un. Ajoutez quelques bonus (ou malus) disséminés dans des coffres, des niveaux de la taille de l'écran générés aléatoirement, et c'est parti.


Tous les screenshots proviennent d'une même session de jeu avec mon frère et mon beau frère. On n'avait que deux manettes.
C'est l'équivalent d'un Mario Kart, d'un Bomberman, ou d'un Super Smash Bros tiens : le plaisir est immédiat, on comprend tout de suite, et n'importe qui peut gagner. Alors oui, un mec qui y joue beaucoup sera meilleur, mais un joueur débutant réussira rapidement à trouver ses marques et se faire une place dans la compétition.

Là c'est l'exemple de la mort moche : ce n'est pas mon perso qui lui saute dessus, c'est sa tête qui touche mes pieds.

Notre archer (dont on peut choisir l'aspect parmi une petite sélection) peut sauter, s'accrocher aux rebords des murs, effectuer des wall jumps, et, élément le plus important du gameplay, effectuer une esquive. Cette esquive correspond à une petite accélération, mais permet surtout, si elle est exécutée au bon moment, d'attraper une flèche qu'un adversaire vous destinait pour la lui renvoyer en pleine face.

Ca c'est le truc que j'oublie toujours : un truc envoyé d'un côté ressort de l'autre.

Il n'y a que deux façons possibles de remporter une partie : envoyer une flèche dans le buffet de l'ennemi, en gardant à l'esprit que vous n'en avez que trois au départ et que vous ne pouvez en avoir que six maximum (toutes les flèches tirées restent au sol ou accrochées aux murs et peuvent être ramassées par n'importe quel joueur), ou lui sauter sur la tronche.

Là, la flèche que j'ai envoyé en l'air avant de mourir est retombée sur mon adversaire. C'est une des leçons de ce jeu : ne jamais rester près du cadavre de son ennemi.

Par contre il y a plein de façons de mourir. Comme je le disais plus haut, des coffres apparaissent aléatoirement au cours d'une partie, et libèrent des bonus (bulle protectrice, ailes d'ange chochotte pour voler, flèches spéciales...) ou des malus (flèches spéciales donc, quand on ne sait pas bien s'en servir, car on peut se tuer avec ses propres flèches, bombe, défilement du niveau, apparition de lave sur les côtés...) qui peuvent radicalement changer la donne si on ne fait pas attention. Car une partie, surtout à quatre, tourne vite au gros bordel, et en plus d'avoir de bons réflexes, il faut avoir des yeux partout.

Et hop, en passant, en toute décontraction.

Il existe bien un mode solo (jouable à deux, donc un mode... duo?), mais franchement, on s'en fout. Il consiste à battre des vagues successives d'ennemis, mais il ne tient pas deux minutes face à la convivialité et au fun du mode multi. D'autant plus que les développeurs nous permettent de modifier un gros paquet d'options de jeu qui peuvent rendre l'expérience très différente, et surtout s'adapter à tout type de joueurs.

Là j'étais foutu : la flèche perceuse arrivait sur moi, et l'autre par derrière. D'ailleurs c'est pas moi qui jouait à ce moment avec mon bonhomme.

 Le petit plus qui fait plaisir, c'est la possibilité d'enregistrer des gifs animés de nos victoires, histoire de se repasser en boucle nos meilleurs moments, et d'humilier vote potes en publiant ça sur le net. Comme je fais actuellement. Mon archer, c'est le mec orange.

Parfois on gagne on en faisant rien.

Enfin, dernier point, et pas des moindres, le jeu n'est jouable qu'en local. Pas en ligne. Les développeurs ont fait ce choix pour ne pas gâcher une partie à cause d'une connexion défaillante, et parce que c'est plus convivial. C'est un peu dommage, car j'ai toujours envie de jouer à ce jeu et je n'ai pas forcément d'autres amis présents sous la main (ou ayant envie de jouer à ce jeu, tout simplement), et en même temps je comprends leur décision. Ca marche du tonnerre tel quel.

vendredi 5 décembre 2014

Faster Than Light (pc)

J'aime l'espace. J'aime l'idée qu'on puisse y envoyer des trucs qui vont voyager pendant 10 ans avant d'atteindre une comète, puis se poser dessus pour s'éteindre tranquillement parce que ça marche à l'énergie solaire et, pas de bol, le bidule est à l'ombre d'un rocher. Je trouve ça à la fois très romantique (essayer de comprendre d'où vient la vie sur terre, essayer de comprendre si il y a autre chose que nous, se lancer dans des projets à long terme sans savoir si ils vont aboutir) et complètement inconscient (mec, tu veux pas mettre l'argent que tu injectes dans la conquête spatiale dans un truc plus concret, comme, par exemple, la faim dans le monde?).

J'aime donc beaucoup les jeux qui se passent dans l'espace. J'ai passé beaucoup de temps sur des jeux comme Freespace, ou X-Wing vs Tie Fighters (alors que je ne suis pas si fan que ça de Star Wars), qui nous mettaient aux commandes de vaisseaux spatiaux ultra classes, au sein d'équipes de choc, à voler en formation autour de bâtiments gigantesques qu'il fallait protéger... C'était épique, c'était dangereux, et vraiment pas facile. Je me rappelle de moments tendus où je devais basculer l'énergie de mon bouclier vers mes moteurs pour me permettre de fuir plus vite un combat qui commençait à tourner cacao, à réellement suer pour ne pas me planter dans les touches tout en louvoyant sous le feu nourri de l'ennemi en surnombre (je suis assez fort dans la fuite).

Puis j'ai sauvé la galaxie avec mes potes extraterrestres dans la trilogie Mass Effect, sur laquelle j'ai pris beaucoup de plaisir et couché virtuellement avec une créature dont on ne voit pas le visage car elle porte une combinaison intégrale (masque compris) pendant toute la saga. Je t'explique même pas l'odeur de renfermé là-dedans.

Mais je ne suis pas là pour raconter mes vieux souvenirs de tocard intergalactique. Je suis là pour vous parler de mes tentatives répétées de parvenir à rejoindre ma flotte dans Faster Than Light (FTL quand on est dans le vent).

Le jeu nous place au commandement d'un vaisseau spatial poursuivit par une flotte entière de vaisseaux ennemis : on détient des informations vitales et le but est de les ramener à notre centre de commandement situé à l'autre bout de l'univers. On fait difficilement plus basique, d'autant plus qu'on ignore tout de ces données sensibles, ou encore des motivations de nos ennemis, nommés "Rebelles". Hé, si ça se trouve, les méchants c'est nous, on est l'Empire, et les Rebelles ont sûrement de très bonnes raisons de nous vouloir nous choper.

Le déroulement d'une partie est très simple : on choisit notre vaisseau (au début, il n'y en a qu'un, mais on peut - difficilement - en débloquer au fur et à mesure), et on y va : un texte nous dit que nous sommes en fuite et qu'il ne faut pas trop trainer à rejoindre le point à l'autre bout de la galaxie qui nous permet de faire un saut jusqu'à un autre système (un saut FTL, Faster Than Light, d'où le titre du jeu, hé ouais). Pour rejoindre ce point, il faut faire de multiples "sauts" de planètes en planètes, jusqu'à rejoindre le point de rendez-vous. En tout, il y a huit galaxie, ce qui représente une à deux heures de jeu (si tant est que vous arrivez à atteindre votre objectif).

L'écran de début de partie, où on peut choisir son vaisseau. Celui-là, c'est le premier que l'on débloque, et, de mémoire, on l'obtient en arrivant à la cinquième galaxie. Je conseille chaudement ce vaisseau dès qu'il est disponible : c'est avec lui que je suis allé le plus loin.


Seulement, voilà : chaque saut coûte du carburant, qui est une ressource rare, et chaque arrivée à une nouvelle zone déclenche un évènement aléatoire. Ca peut être des mecs qui veulent nous buter, un éclaireur Rebelle qu'on doit détruire avant qu'il n'indique notre position à sa flotte, un vaisseau qui a besoin d'un coup de main pour l'aider à maitriser un incendie à bord, une balise de détresse sur une planète... Ces évènements sont nombreux, et souvent, on peut choisir de ne rien faire : envoyer notre équipe réduite aider un vaisseau en quarantaine au risque de voir un membre de notre équipage choper un  virus bien dégueulasse qui contaminera tout le vaisseau? Récupérer un mec qui vit seul sur une planète depuis des années, gagnant au passage un membre d'équipage? Mais si ce mec est devenu complètement cinglé à force de solitude, qui dit qu'il ne va pas entièrement buter tout le monde dans le vaisseau spatial? Ou encore, plus fréquent, des pirates attaquent des civils : on les aide, sachant qu'on peut se faire salement amocher, et que rien ne garantit que ces civils aient une récompense à la clef, ou alors on fait genre qu'on a rien vu et on se tire, ou on accepte le pot de vin des pirates?

Une rencontre aléatoire. C'est le début de la partie, tout est possible.

Chaque décision a son importance, car la mort est définitve dans FTL. On meurt, on perd. Pas de sauvegarde, on reprend du début, en essayant de faire les choses mieux, mais rien ne dit que ça se passera de la même façon, puisque chaque galaxie est générée aléatoirement.

Le même combat, trente seconde plus tard. C'est chaud pour mon cul, mais je vais le défoncer. (mode porn off)
 
Et en même temps, prendre des risques est clairement payant dans ce jeu : détruire d'autres vaisseaux est le meilleur moyen de récupérer de l'argent, argent qui permettra de réparer le vaisseau, acheter du précieux carburant, améliorer notre équipement, acheter de nouvelles armes, embaucher de nouvelles recrues... Et dans la mesure où vous n'aurez jamais assez pour tout acheter, choisir entre améliorer son bouclier ou des nouvelles portes qui ralentiront les ennemis qui vous prendront d'assaut (oui, ces petits bâtards peuvent balancer une téléportation, Scotty! Mais nous aussi si on achète le gadget correspondant) peut faire la différence sur la fin de partie.


Parfois il ne se passe rien. C'est bien aussi.

Le coeur du jeu est donc le combat : notre vaisseau et celui de l'ennemi sont en vue de dessus, on peut mettre le jeu en pause pour donner des ordres (toi, va dans la salle des machines, toi, va éteindre l'incendie qui s'est déclaré en salle des missiles, toi, pilote moi ça) tout en choisissant sur quoi tirer en face : détruire le bouclier ennemi pour faire plus de dégâts plus rapidement? Eclater son artillerie lourde? Ou, plus fourbe, exploser son recycleur d'oxygène pour l'asphyxier? Les tactiques sont nombreuses et le plaisir de jeu énorme : chaque saut garde son lot de surprise, et chaque combat peut être le dernier, la moindre erreur ne pardonnant pas. Je suis mort une fois, par exemple, parce que l'ennemi, ce sale bâtard, avait détruit mon système de caméra interne : je ne voyais plus rien dans le vaisseau. Je bute ce fumier, mais je suis mort peu de temps après car je n'avais pas remarqué qu'un incendie s'était déclaré dans la soute à oxygène. Le truc tout bête. Et même si on meurt souvent (et je joue en facile les gars, en normal c'est même pas la peine), ce n'est pas frustrant, car le jeu est juste. Hé, je suis mort, pour le coup c'était de ma faute.

La carte de la galaxie. Juste pour vous montrer que je suis arrivé au bout, histoire de me la raconter un peu et prouver un monde que je ne suis pas qu'un complet tocard.
Donc j'adore ce jeu, et comme vous pouvez le remarquer sur les images, il est franchement pas beau. Ce qui n'est pas grave en soit. C'est un petit jeu fauché, financé par Kickstarter (pour ceux qui ne le savent pas, il y en a, c'est un site de financement participatif : vous voyez un projet qui vous branche, vous donnez de l'argent. Pour le jeu vidéo, vous êtes assuré d'avoir une copie du jeu plus quelques bonus si vous avez été un généreux donateur, enfin, si le jeu sort... Il me semble que FTL est un des premiers jeux financé par Kickstarter à voir le jour, mais je n'ai pas vérifié) bourré d'idées géniales. L'univers SF comprend son lot de races extraterrestres qui ont leurs propres religions et inimitiés, certains évènements aléatoires rendent hommage à d'autres oeuvres du genre, et dans la mesure où, mis à part les combats, on n'a que du texte, le jeu fait marcher l'imagination à fond les ballons.

Premier combat dans la dernière galaxie. Je me suis fait démonter, littéralement.
Et bon sang, on veut arriver à notre point de rendez-vous, on veut retrouver notre flotte, on veut savoir ce qu'il y a au bout du voyage. Personnellement, pour moi, c'est la mort : j'ai vu le boss de fin, et il m'a bien fait comprendre qui était le patron. Qu'ai-je fait après m'être pris une grosse doudoune? J'ai recommencé une partie. Et encore une autre. Avec toujours ce petit frisson d'excitation : y aura quoi après?

Une boutique. Ah bah je savais pas où la mettre cette photo, ici vaut aussi bien qu'ailleurs.
 
Bref, du tout bon pour moins de dix euros. Et ce n'est pas un jeu gourmand, il tourne sur tous les pc. Là en plus il vient de passer en "Advance Edition", avec plein de trucs en plus, comme de nouvelles races extraterrestres, de nouevaux évènements aléatoires, pour encore plus en chier, mais dans la joie et la bonne humeur.

mercredi 19 novembre 2014

L'Eco du Dauphin 2

Philippe Starck est un designer semi mongolien qui a réussi à faire carrière en pondant des merdes et en les faisant passer pour des chefs d'oeuvre d'innovation (je dois admettre qu'il a fait des flutes à champagne en plastique carrément futées pour le compte d'Air France, mais je crois que ça tient plus de l'incident de parcours que d'une réelle volonté de proposer quelque chose de pratique).

Il y a quelques temps, il a fait le design de la Freebox Révolution. Rien de spécial à dire, ce n'est ni moche ni beau, c'est un rectangle noir avec des trucs écrits en relief dessus et STARCK griffé dans un coin. Mais le problème, c'est que ce gogol-bite n'a pas mis de bouton sur le décodeur télé. Donc hier, quand je me suis aperçu que les piles de ma télécommande étaient mortes, je me suis retrouvé comme un con devant un écran noir, et je n'ai rien pu faire. Alors qu'est ce qu'on fait quand on a plus la télé? 

ON VA SUR LE NET!

Et qu'est-ce qu'on va voir sur le net quand on a vu toutes les émissions de SLG, d'Antoine Daniel ou du Joueur du Grenier?

ON VA SUR L'ECO DU DAUPHIN!

Ce mois-ci, Kamel e-Poulain nous parle du prix du jeu vidéo, et va tenter de répondre à cette question : ce loisir ne serait-il pas vendu un peu cher?

Je te spoile pas, mais tmtc, tu connais la réponse. Allez, détends-toi et regarde-moi ça.


Bientôt, sur The Great Mustache, une critique de FTL.

samedi 8 novembre 2014

Evolve (en alpha sur pc, xbox one et ps4, c'était juste le temps du week end dernier, tant pis pour toi)

Les éditeurs de jeux ont beau nous donner l'impression qu'on est des gros VIP ultra privilégiés de pouvoir accéder en avance à des versions pas finies de leurs jeux le temps d'un week end et qu'on devrait leur être super reconnaissants, dans la pratique, obtenir une invitation à une version Bêta ou Alpha, même de courte durée, est assez simple. 

Ce que je veux dire, c'est que si même moi j'y arrive, n'importe qui le peut.

Par exemple, pour l'Alpha d'Evolve, j'en ai eu deux, dont une sans faire exprès. J'aurais bien filé l'invitation en rab' à un ami, mais je n'ai pas eu le temps (je suis un homme très occupé, et transférer des mails est une activité fastidieuse que je refuse de faire durant mon temps libre).

Evolve est un jeu développé par Turtle Rock Studios, les petits malins à qui l'on doit Left 4 Dead, qui est un jeu que j'aime beaucoup pour sa simplicité : quatre joueurs, des zombis, un abri à relier, des flingues. Leur dernier jeu reprend un peu ce principe : quatre joueurs, des flingues, et un gros monstre à défoncer. Sauf que le monstre est aussi incarné par un joueur, ce qui en fait un jeu en un contre cinq en zone ouverte potentiellement pas dégueu, et vu l'efficacité de leur précédent titre, j'étais plutôt confiant dans le projet.

Là, les invitations duraient le temps d'un gros week end, et elles furent distribuées massivement (oui, donc aucune fierté à en avoir récupérer deux) pour que les développeurs voient comment les serveurs allaient tenir, ainsi que d'autres trucs techniques qui peuvent pourrir un jeu si ils sont mal exécutés.

Après avoir passé une vingtaine d'heure à télécharger la chose, le jeu propose quelle classe on aime jouer (il y en a quatre : le trappeur, l'assaut, le soigneur et le soutien, chacun ayant des caractéristiques propres et utiles à l'équipe, ainsi que le monstre) par ordre de préférence, histoire de nous proposer des parties où ce rôle est disponible. C'est une excellente idée, qui permet de jouer rapidement. J'ai choisi le soigneur en priorité, c'est un rôle que je tenais souvent dans Battlefield 3, qui est un jeu dans lequel j'étais moyennement bon (ce qui est bien pour moi, rappelons le), et surtout que j'aimais bien jouer. C'est sympa de soigner les copains.

Après un bref tour dans les options, je trouve une partie assez rapidement, je mets tout le monde en muet (je n'aime pas parler à des inconnus, car mes parents m'ont bien élevé et m'ont appris ce genre de règle élémentaire de la vie), et j'attends que ça se lance.

Pendant le temps de chargement, un des joueurs, qui est expérimenté et que nous allons appeler BatardDeMerde pour les besoins de cette histoire, dit en anglais que c'est une partie facile, qu'il faut aller je sais pas où pour défoncer le gros monstre et qu'en deux minutes c'est plié, "easy win". J'ai envie de lui répondre qu'à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, mais j'ai la flemme de le traduire et en plus la touche pour parler ne fonctionne pas.

Et assez rapidement je m'aperçois que rien ne fonctionne, que la touche parler n'était qu'un avant goût, car le jeu tourne en une image toutes les cinquante secondes, et je suis mort avant même d'avoir pu faire quoi que ce soit, à commencer par comprendre comment et pourquoi je suis mort. Je passe quelques minutes pénibles à essayer de comprendre l'action, mais c'est comme regarder un fond d'écran qui change de temps en temps, c'est pas très intéressant, même si j'arrive à voir qu'un autre mec est mort en même temps que moi, sûrement parce que ça ne marchait pas non plus chez lui. Je me dis que c'est pas grave, ça ira mieux lors de la seconde manche, quand la partie s'achève : le monstre a buté tout le monde.

Et là BatardDeMerde râle tout seul dans son coin, il écrit des lignes et des lignes de texte, en demandant ce que foutaient le soigneur (mon rôle) et le soutien (le rôle de l'autre gus décédé en même temps que moi), que c'était un "easy win", que le franchement le soigneur (moi, donc) n'avait servi à rien et que lol, regardez ses scores, il a 0 points de soins, il comprend rien, nana ni nana na.

J'ai quitté la partie, tout vexé, car en plus je ne pouvais pas répondre.

Du coup je ne sais pas si je prendrais ce jeu un jour. Pas parce que ça ne marchait pas, c'était une Alpha, je m'attendais à ce que ça déconne, mais parce qu'un membre de sa communauté m'a gonflé en une seule partie. Donc à moins que le jeu puisse être joué en solo ou avec un copain avec les autres personnages contrôlés par l'intelligence artificielle, je pense faire l'impasse. Je parlais plus haut de Left 4 Dead, je n'y jouais qu'en ligne avec des amis ou hors ligne avec des I.A. La communauté de joueurs a été très désagréable à chaque fois que j'ai joué en ligne.

J'adore les jeux vidéos, mais bon sang, qu'est ce que je n'aime pas les joueurs.

dimanche 26 octobre 2014

Speedrunners (pc)

Bien que portant un intérêt très limité à l'industrie automobile, et ce depuis tout petit, j'ai toujours adoré la gamme de jouets Micro Machines. Comme tout enfant, j'ai eu ma période où tout ce qui était miniaturisé me fascinait, et Micro Machines, c'était vraiment le haut du panier à ce niveau-là : c'était petit, détaillé, varié, et résistant. Ca n'existe plus maintenant, alors que quand j'étais enfant, il y en avait des linéaires entiers de plusieurs mètres dans le moindre supermarché (les autres étagères étaient dédiées aux Tortues Ninja), c'est bien dommage.

Micro Machines, c'était aussi des jeux vidéo terribles, des courses vues de dessus à l'échelle des véhicules, qui proposaient une idée géniale sur consoles portables : le multijoueur à deux en simultanée sur la même console. Chaque joueur tenait un bout de la machine, et on ne pouvait que tourner à gauche ou à droite, les véhicules avançaient tout seul. C'était assez dur, mais indéniablement fun, le but étant d'aller plus vite que son concurrent pour qu'il ne soit plus sur l'écran, la difficulté étant que du coup, le joueur en tête ne voit pas ce qui lui arrive et peut se prendre un truc en pleine face, ce qui laisse le temps à l'autre joueur de le rattraper. Avec un joueur d'un niveau équivalent, ça donnait des parties très serrées, avec ce qu'il faut de mauvaise foi et de coup de putes à base de "je t'arrache la console des mains et tu vas perdre connasse" (je jouais avec ma soeur sur Game Gear).

Bon, et bien, Speedrunners, c'est un peu ça. Un jeu de course où le but est de distancer ses adversaires jusqu'à ce qu'ils quittent l'écran, mais c'est en deux dimensions, en vue de profil, et on incarne des mecs à pied. Donc c'est plus vraiment ça en fait.

Bon, vous ne me verrez pas souvent en jeu sur les screenshots. C'est plus facile d'en prendre quand on ne joue pas, et comme je suis un peu nul, j'ai tout mon temps pour prendre de jolis screen. Bon, comme vous le voyez, même pour prendre des captures d'écrans, je ne suis pas doué.

Ajoutez à ça quelques bonus (roquette, grosse boule de feu qui roule, grappin qui chope le premier pour intervertir vos places, onde de choc...) et l'idée de gameplay toute bête qui rend le jeu tout de suite meilleur, un grappin pour s'accrocher à certains plafonds (ceux qui sont blancs, comme sur l'image en haut). Dans ce jeu, la maitrise du grappin, bien plus qu'une connaissance des niveaux, c'est la victoire assurée. Ca fait aller plus vite, ça évite de sauter pour éviter ces saloperies de piques (qui ralentissent énormément) ou de caisses (qui font trébucher le personnage) et ça permet d'atteindre des raccourcis, et rien que ça, ça suffit à faire la différence.

Parfois au début d'une course il y a la roulette des bonus aléatoires. Ca change un peu la donne, mais pas tant que ça.

Quand la course dure un peu trop, ou dès la première élimination, les bords de l'écran rétrécissent, réduisant la visibilité pour le joueur de tête et mettant une grosse pression pour le joueur derrière. C'est une excellente idée, ça dynamise le jeu et donne des parties rapides, car il n'est pas rare de voir deux joueurs de niveau équivalent se tirer la bourre ; si ils sont bons, c'est agréable à regarder, si ce sont des quiches, ça peut devenir vite pénible.

Ouais, ce mec joue avec la chèvre de Goat Simulator. Je ne sais pas comment il a fait, elle n'est pas dans les personnages jouables.

Il suffit de trois victoires pour remporter une partie. Le jeu propose un système de matchmaking pour le jeu en ligne qui n'est pas très clair. Chaque partie nous fait gagner des points, qui vont déterminer dans quelle ligue on va jouer, mais honnêtement, je n'ai pas compris comment ni on gagnait ces points ni combien on en gagnait, ni si ce système de ligue est efficace : je suis souvent tombé sur des brutasses qui ont mis des fessées à tout le monde. Reste que la communauté est plutôt sympa et fair-play. Il n'est pas rare de voir des joueurs en tête attendre que les autres le rattrapent, histoire de faire durer le plaisir, ou de laisser des petits commentaires sympas quand ils ont perdu. Après, j'ai peut être eu de la chance, je ne sais pas.

Ah, là l'écran rétrécit, et il va devenir très vite de plus en plus petit. Ne me cherchez pas, j'ai perdu depuis longtemps. Mais la chèvre va perdre aussi (j'ai joué un moment contre elle, c'était très perturbant, car elle n'a pas d'animation en fait).

Quant au jeu en ligne avec ses potes, je ne sais pas si c'est possible. Hors ligne, y a pas de problèmes, à quatre c'est excellent, les insultes fusent dès la première manche (j'ai une règle : on mesure la qualité d'un jeu multijoueur à la hauteur de ses insultes), à condition d'avoir un écran assez grand, quatre manettes, et, surtout, quatre potes. J'ai pu y jouer à quatre chez Kamel e-Poulain, et lui il a tout compris : il offre des bières de qualité à ceux qui viennent chez lui, et des bières encore meilleures pour les vainqueurs. Ces soirées jeux vidéo affichent complet.

Le jeu propose également un mode solo pas très folichon, mais qui permet de se familiariser avec le gameplay et le grappin notamment (ai-je dit que c'était important le grappin?), et offre un challenge pas trop dégueu dans les derniers niveaux. Mais bon, on s'en fout, c'est en multi que ça se joue.

Y a une histoire pour le mode solo, racontée en bd, mais c'est pas très réussi.
Alors tout n'est pas parfait. Je trouve la direction artistique bien cheap, avec des personnages assez inégaux et des circuits tristounets graphiquement (tristounets, mais bien foutus, même si il arrive de se planter et de foirer son raccourci parce que le level design est parfois confus). Il y a également peu de niveaux et peu de persos (depuis peu ils proposent d'incarner des youtubers connus contre de l'argent. Je ne vois pas l'intérêt, mais une partie des gains va à la lutte contre le cancer, donc j'imagine que c'est pour une bonne cause). La musique est immonde aussi, on se croirait dans l'émission Menu W9.

Mais gardons à l'esprit que le jeu est en early access, que c'est actuellement une bêta, et que c'est déjà très divertissant en l'état, donc j'ai hâte de voir le résultat final.

samedi 18 octobre 2014

Bastion (disponible sur TOUTES les plateformes, sauf celles de Sony)

Sans qu'il y ait de raisons particulières à ça, j'aime bien le mot "bastion". Sa sonorité, ce qu'il m'évoque. D'ailleurs, le rappeur de la rue n'a-t'il pas scandé un jour : "Si tu viens dans mon bastion / Il y aura de la baston / Le perdant se fait péter le fion"?

Bien sûr que non.

L'été est une période où il ne se passe pas grand-chose, et qu'à titre personnel je n'aime pas tellement. Il fait chaud et ma peau de blond vaguement rouquemoute s'accommode mal du soleil. En plus y a pas grand chose au ciné, à part un ou deux blockbusters, et les jeux vidéo qui sortent au mois de juin sont au mieux sympathiques, mais surtout finis à la mi-juillet. Alors certes, c'est une excellente occasion d'explorer plus en avant ou d'achever certains titres commencés plus tôt dans l'année, mais parfois ça ne suffit pas, on veut de l'inédit, de l'aventure et de la découverte. Le monde du jeu vidéo est une grosse biatch avide où une nouveauté chasse l'autre (et maintenant que je le réalise, un peu comme le monde de la littérature, de la musique ou du cinéma finalement).

(Je réalise aussi que ce blog parle assez peu de jeux récents, donc vous pouvez tenir compte du paragraphe précédent, ou l'oublier rapidement et continuer la lecture tranquillou)

Puis par un bel été de 2008, Jean-Michel Microsoft a dégainé le Summer of Arcade. Le Summer of Arcade, c'était une sélection de cinq jeux plus ou moins indépendants, qui sortaient au milieu de l'été, à raison d'un par semaine. Finis, les après-midi passés à courir la gueuze ou à cramer sur la plage. A partir de ce moment là, l'été allait se passer devant sa télé, une manette à la main, car le Summer of Arcade, c'était pas du foutage de gueule les poulets. C'est une opération qui s'est répétée chaque été jusqu'à s'arrêter sans raison après la session 2013 (qui ne comptait que quatre jeux. Hasard? Coïncidence? Rien à voir?), et vous pouviez être sûr d'y trouver au moins une petite bombe. Braid? Castle Crashers? Trials HD? Limbo? Hybrid? Tous viennent du Summer of Arcade, et il n'y a que moi qui ai aimé le dernier titre cité, car je n'étais pas trop mauvais. Je vais même dire que j'étais plutôt bon, et plutôt du genre à être le mec qui faisait gagner mon équipe. 

La plupart du temps.

Ce dont tout le monde se fout.

Bref, Bastion est sorti lors du Summer of Arcade de 2011, qui fut un bon cru. Mais Bastion c'est quoi? Parce que je papote, raconte des trucs du passé oublié, me la raconte sur des titres dont tout le monde se fout, fais des rimes improbables, mais je ne parle pas du jeu. Serait-ce parce que je n'ai pas grand chose à en dire? Ah ah ah, mais non voyons, hé hé... Hum.

BASTION!



Bastion est un jeu que ses développeurs, Supergiant Games, dont c'est le premier jeu, rangent dans la catégorie action-rpg. Je ne vais pas les contredire, ils savent très bien ce qu'ils font. On combat donc des méchants, pif! paf! on se fait de l'expérience, on gagne des niveaux qui nous permettent d'utiliser certaines compétences, on trouve des nouvelles armes, on attaque de nouveaux méchants, l'action-rpg quoi.

Mais là où ils sont forts chez Supergiant Games, c'est dans la direction artistique et la façon de raconter leur histoire. Le jeu est magnifique, très coloré, accompagné par une bande originale du tonnerre, qui donne au jeu une ambiance western post apo étonnante, avec en prime un narrateur qui commente tout ce que fait le joueur (qu'il appelle le Kid. Oh purée, j'ai toujours voulu qu'on m'appelle le Kid).

Le décor apparaît au fur et à mesure que l'on avance, des parties descendent du ciel où montent des abysses pour se greffer à la route principale. Une très bonne idée, et bien exécutée.

Et voilà le gros point fort du jeu : le narrateur. Logan Cunningham est l'acteur qui prête sa voix, et le mec a une diction de cowboy BG qui colle parfaitement au sujet. Il nous accompagne tout au long de l'aventure, et les rares moments où il parle pas, on regrette presque son silence. Quand on se vautre lamentablement, il y va de son petit commentaire, quand on ne fait rien aussi, c'est assez interactif et dans l'ensemble on ne voit pas trop les scripts qui vont déclencher le moment où il prend la parole.

C'est une façon originale de développer l'histoire, et on y prend vite goût : on avance pour savoir ce qu'il va nous dire sur tel ennemi, ou tel lieu, ou encore si il va nous faire une révélation fracassante sur l'histoire. Histoire qui ne casse pas trois pattes à un canard, certes, mais qui reste sympathique, et bien plus mélancolique que les images colorées ne le laissent supposer au premier abord.

Le Bastion, sorte de hub où l'on revient entre chaque zone. On débloque au fur et à mesure les bâtiments sur les côtés.

Enfin tout ça c'est si vous êtes bon en anglais. Pas de VF pour ce jeu, seulement des sous-titres, et parfois, dans le feu de l'action, on se concentre plus sur ce qu'il se passe à l'écran que ce qu'il s'y dit. Rien de rédhibitoire, mais il n'est pas rare de rater une information importante lors d'un moment un peu tendu dans le jeu. Ces moments restent rares, car le jeu est assez facile et pas très punitif. Ce qui n'est pas grave, ce n'est pas un jeu qui se joue pour le challenge, mais pour l'aventure et le plaisir de la découverte. 

Le but du jeu est de ramasser des morceaux de trucs pour réparer le Bastion. Là, c'est la pierre rose en bas à gauche.

On en voit la fin au bout d'une huitaine d'heure très agréable. Le jeu n'est pas exempt de défauts : le bestiaire n'est pas très développé, la maniabilité, notamment, est un peu lourde et peut surprendre au départ, et il est aussi un peu pénible de devoir équiper obligatoirement une nouvelle arme toute naze à la place de notre pétoire de malade suréquipée quand on en ramasse une (en plus il n'y a que deux slots disponibles, et on ne peut pas changer d'arme à la volée, il faut aller dans une boutique spéciale pour ça, du coup il n'est pas rare de se retrouver avec deux armes de jets par exemple).

Ouais, j'ai expliqué tout le gameplay dans les légendes des screenshots. C'est ça The Great Mustache, un blog où il est important de lire les légendes des screenshots.

Mais rien de nuisible au point de m'empêcher de reprendre une partie en New Game +.

dimanche 5 octobre 2014

Jazzpunk (pc)

Ce midi, une nouvelle collègue m'a dit que j'étais un rigolo. Comment lui donner tort? On ne va pas se voiler la face, je ne vais pas jouer la fausse modestie,  je suis un véritable boute-en-train qui a toujours un bon mot pour détendre l'atmosphère et instiller une ambiance détendue de franche camaraderie dans le monde austère et très codifié du travail. Mais attention, je sais rester professionnel et je connais mes limites. On rigole de temps en temps au boulot, mais quand faut y aller, faut y aller. Ce qui fait de moi un collègue respecté de ses pairs et apprécié de sa hiérarchie, avec qui je n'hésite pas de temps à autre à échanger un bon mot ou une anecdote croustillante.

Donc on peut dire que la rigolade, c'est comme Omar Sharif et le tiercé avec Bilto Magazine : c'est mon dada (et avec cette référence bien pourrave, je viens de dévoiler mon âge à mon lectorat médusé).

Alors quand j'ai entendu parler de Jazzpunk et de son humour OLOL WTF, il fallait absolument que je mette la main dessus. Car autant on parle beaucoup d'Emotion (oui, je mets une majuscule à émotion, mais c'est David Cage qui le prononce comme ça) dans le jeu vidéo, autant on ne parle pas beaucoup d'humour. C'est dommage, parce que c'est pourtant drôle l'humour, ça fait rigoler, et en ces temps sombres où les actualités économiques, politiques et militaires plombent un peu le moral de ce peuple fier et farouche que sont les français, ça ne ferait pas de mal. Hein, une petite blagounette par-ci par-là, hop, tire sur mon doigt, prout, ah ah ah tout de suite ça va mieux.

Il y a eu des jeux drôles, notamment une grosse tripotée d'excellents jeux d'aventures de chez Lucasarts (ou Sierra, j'ai passé de bons moments sur Leisure Suit Larry 7), mais le genre "comique" a été assez peu représenté en dehors des point and click.Mais depuis quelques années, certains s'y mettent. Portal 2 (un de mes jeux préférés) est réellement drôle, alors qu'on ne l'attendait pas spécialement sur ce créneau, et The Stanley Parable propose des passages hilarants (bon, il y en a qui sont très tristes aussi).

Je pense que c'est parce que c'est très dur de faire quelque chose d'universellement marrant, et que les éditeurs de jeux doivent faire de l'argent, et rater un public à cause d'un humour de merde est une trop grosse prise de risque pour la plupart d'entre eux. Par exemple, en France on aime bien les blagues sur les belges. Eh bien croyez-le ou non, mais en Belgique, une blague belge les fera relativement peu rigoler. Anne Roumanoff me laisse de marbre (son humour du moins, parce que son physique m'émoustille carrément), alors que ses livres et ses spectacles marchent très bien. Un de mes collègues (oui, on parle beaucoup boulot dans cet article, j'en suis désolé, je sais bien que vous lisez ce blog pour vous détendre, vous évader et oublier un court instant votre quotidien morose, pas pour vous rappeler la trivialité de votre existence passée à travailler pour subvenir aux besoins d'enfants ingrats ou payer vos impôts, mais je dois raconter cette anecdote) dit souvent en partant, tout sourire : "Comme on dit, à demain à deux pieds!" (VERIDIQUE). Il se trouve très drôle et spirituel (il est célibataire, si ça intéresse quelqu'un).

Tout est donc question de point de vue. Et pour revenir à Jazzpunk, toutes les critiques que j'ai lues mettent en avant la qualité de son humour, tout en admettant que ça reste assez concon dans l'ensemble. J'étais à peu prêt sûr que ça allait me plaire, d'autant plus qu'esthétiquement, je trouvais ça pas mal sur les screenshots.

Ceci est l'histoire d'une terrible désillusion. (attention, cet article risque de contenir des spoilers)

Pourtant, dès le générique, j'étais dedans : ambiance "Arrête-moi si tu peux" très 50s, musique sympa, c'est clairement le point fort du titre... (oui vous ne rêvez pas : le point fort de ce jeu est son générique). Puis il commence (j'ai mis les graphismes en Fantastic! dans les options, mais ça ne change pas grand chose).

C'est triste.

On avance dans ce couloir terne jusqu'à la seule ouverture disponible sur la droite (grosse leçon de game design), ou un robot secrétaire nous demande de nous asseoir et de feuilleter les magazines installés à côté du fauteuil. Comme on n'a pas trop le choix, on fait les deux, et là le jeu nous montre que c'est un comique avec ses magazines de déglingos.

Reader's Digestive Organs, au lieu de Reader's Digest, oh oh oh, fameux!

 
Playbot au lieu de Playboy, parce qu'il n'y a que des robots dans ce jeu, ah ah ah, subtil!

C'est typiquement le genre de choses qui m'auraient fait sourire si je les avais découvertes par moi-même. Mais là, comme le jeu me les met sous le nez en disant "RIGOLE C'EST MARRANT", ça me consterne plutôt qu'autre chose. On est obligé de regarder les cinq couvertures des magazines pour pouvoir passer à autre chose, c'est un passage obligatoire, t'as pas le choix, tu mates, tu rigoles, et tu te prépares à encore plus de lol parce que tu vas en avoir, tu le sais.

Une fois cette première action hautement interactive effectuée, la secrétaire robot nous dit qu'on peut entrer dans le bureau, où nous attend notre chef. Ce dernier nous refile des missions qu'on ne comprend généralement pas. Son bureau fait office de hub dans lequel on revient toujours et, pour se rendre au lieu où il nous envoie, il nous fait pendre une pilule spéciale qui a un nom de merde genre "missionyl". Après avoir avalé un cachet, on se téléporte à la zone de mission. Paresse des développeurs ? Bien sûr que non! C'est de l'humour! Du misionyl, ah ah, c'est excellent! C'est le mot mission, sur lequel on a rajouté le suffixe "yl" pour faire médicament, c'est comique.

Le bureau du chef. Dans un coin, sous le meuble, il y a un chewing gum qu'on peut ramasser. Ca ne sert à rien, mais c'est une des deux interactions disponibles dans cette pièce.
Donc pouf, on se trouve dans un nouvel endroit, avec une mission à accomplir. On peut s'y atteler directement ou se promener un peu, si on a que ça à faire, ou si on a trop de temps libre, ou si on ne veut pas finir le jeu en quinze minutes... 

Le jeu fait une utilisation plutôt sympa des indications à l'écran, je lui reconnais ça.

C'est là qu'on touche à un autre problème du jeu : il ne nous propose rien d'autre que ce qu'il a prévu de nous montrer. Lors de la première mission on peut aller dans un cinéma : des pnj font la queue, si on les pousse ils tombent comme des dominos, et là on peut entrer dans la salle. Ce n'est pas très drôle mais bon. Une fois dans la salle, tout ce qu'il y a à faire, c'est fumer un cigare, ce qui fait râler les autres spectateurs, et une fois le cigare achevé, on leur balance du pop-corn. Alors ce qu'il y a à l'écran est drôle (une vieille pub sur un jouet improbable), mais ça passe en boucle. Mais surtout : en quoi est-ce ludique de balancer du pop-corn?

Et si je balançais du caca? C'est drôle le caca! Ah non, ça a déjà été fait dans Duke Nukem Forever.
En sortant du cinoche on croise une grenouille qui va nous demander de l'aide pour traverser la route, alors le jeu prend des allures de Frogger, mais en moins jouable, et à chaque fois qu'on se rate la grenouille est un peu plus blessée (nul), on peut aussi tomber sur un carton à pizza qui nous transporte dans un monde étrange dans lequel on découpe des bonhommes en bout de pain avec une scie à découper les pizzas, pour arriver dans une cabane et vivre une scène qui reprend un passage d'Evil Dead 2 (pourquoi? Quel rapport avec la pizza? Quel rapport avec le jeu?)

Voilà, la cabane dans le monde de la pizza. La lune est un champignon, oui.
Tout au long de cette courte aventure, le jeu va nous faire de l'humour absurde. Je n'ai rien contre l'humour absurde, j'aime beaucoup les productions ZAZ, mais cette forme d'humour ne fonctionne que par opposition à une certaine normalité, soit celle du spectateur qui ne vit rien d'extraordinaire au quotidien. Dans Jazzpunk, on est à la base dans un univers complètement pété, on a aucun point de repère par rapport à une quelconque normalité puisque le jeu n'en propose pas et qu'on ne peut pas la mettre en relation avec la notre (jusqu'à preuve du contraire, je ne suis pas entouré de robots humanoïdes). Donc de mon point de vue, tout cet humour lourdingue à base de bruitages grossiers et d'incohérences volontaires débiles tombe à plat.

Oui, c'est bien Hunter Thompson interprété par Johnny Depp dans Las Vegas Parano. Qu'est ce qu'il fout là ? Mais c'est hommage à haute teneur humoristique voyons. Il n'a rien à faire là donc c'est drôle.

Mais le pire reste ces références sorties de nulle part qui caressent le trentenaire dans le sens du poil. Je parlais d'Evil Dead 2, mais il y en a plein. Il n'y a que ça en fait. A un moment, on se retrouve avec un détecteur de métal sur une plage, et la c'est le festival du n'importe quoi, puisqu'on va déterrer une console Panasonic, un cd d'installation internet genre AOL ("ah ah, c'est si subtil, les jeunes joueurs ne connaissent pas ça, ils n'ont vécu qu'avec l'adsl ces ignorants, mwah ah ah, ils ne peuvent donc pas goûter au raffinement de ce gag"), un trésor avec une musique dégueulasse façon jeu craqué sur amiga... On croise une tortue, et quand on clique dessus ça lui balance une pizza et des armes en gueulant COWABUNGA, pourquoi? Pourquoi? POURQUOI? Ca n'a pas de sens! Enfiler les clins d'oeil et les références poussives hors contexte n'est pas drôle! Et encore, je ne vous dis pas tout, ce serait trop long.

Une quille se cache dans cette image.

Et c'est dommage, parce qu'une histoire se dessine au cours de ces missions stupides, qu'elle pourrait être pas mal et, par moment, l'ambiance n'est pas mauvaise. Les parodies de jeu auraient pu être chouette, si elles avaient bien été exécutées et bien amenées ("Wedding Quake" par exemple), mais finalement elles sont justes pénibles à jouer. 

Wedding Quake : là je suis mort, c'est bête, je venais juste d'avoir la gatling gâteau, que je vais appeler gateauling.

Restent quelques séquences esthétiquement réussies vers la fin, mais encore une fois à l'aspect ludique très limité ainsi que quelques gags réussis malgré tout.

J'aime bien ce passage, même si je n'ai rien compris.
Mon gag préféré. Ouais, je l'ai carrément spoilé, mais en même temps, vous ne l'auriez jamais vu car vous n'achèterez pas ce jeu.
Même si il m'arrive parfois de passer à côté de jeux que tout le monde trouve géniaux, j'admets que Jazzpunk m'a vraiment laissé perplexe. Il est très court (moins de deux heures) mais m'a paru très long à faire, pénible à finir, alors que dans l'ensemble les critiques sont bonnes (75% sur metacritic, je sais qu'on ne peut pas se baser uniquement là-dessus, mais quand même quoi...). J'ai même regardé des vidéos commentées par des mecs qui se marraient franchement à des trucs que j'ai trouvé navrant. 

En fait, je ne comprends pas que l'on trouve ce jeu bien. C'est un cliché de jeu indé qui se la joue cool et décontracté avec ses références branchées années 80, mais d'un point de vue ludique c'est très limité et très pauvre (je sais que ça n'a rien à voir, mais Gone Home n'utilise que les deux boutons de la souris et c'est infiniment plus profond en termes de gameplay), et surtout, au cas où vous ne l'auriez pas compris, ce n'est pas drôle.

Le moins drôle étant bien évidemment le fait que j'ai payé ce jeu.