vendredi 19 septembre 2014

Gone Home (pc)

J'ai toujours su parfaitement intégrer ma part de féminité tout en gardant mon hétérosexualité, et on serait tenté de croire que ça fait de moi un mec mortel capable de comprendre parfaitement les femmes et savoir anticiper leurs désirs, alors que dans les faits, je me fais souvent choper par ma femme en train de mater le cul des mecs (je les compare au mien).

Alors quand Gone Home est sorti, un jeu qui nous met dans les baskets d'une jeune femme de vingt ans enquêtant sur sa sœur disparue, je me suis dit : double combo de meufs! Ce jeu est tellement pour moi!

On est tout de suite dans le bain : un écran noir, la voix de Kate (le joueur, et je dis le joueur dans le sens large du terme, le joueur générique, sans chercher à mettre un genre dessus hein) la voix de Kate, donc, qui dit que son avion arrive vers une heure du matin et que ce n'est pas la peine de venir la chercher : elle a un bus, sérieux, elle se débrouille. Fondu enchainé sur la porte d'entrée, fermée à clef. Un mot manuscrit y est épinglé sur lequel on peut lire en substance : "Kate, ne me cherche pas, et si tu me trouves, ne dis pas aux parents à personne où je suis, Sam." Le premier objectif est de trouver la clef, que l'on débusque dans un placard, sous un pot. Et... c'est là l'essentiel du gameplay.

Voilà ce qui nous accueille passé la porte d'entrée.

Il s'agit en effet de fouiller, tout le temps, partout, dans toutes les pièces. Le but étant de dénicher des notes, des extraits de journaux, des bulletins scolaires... bref, tous les bouts de papiers et indices qui trainent, que l'on doit lire et par le biais desquels l'histoire va avancer. De temps en temps, un extrait du journal intime de Sam va être débloqué, racontant son histoire personnelle depuis que sa famille a emménagé dans cette immense baraque. La plupart du temps vous allez juste apprendre quelque chose sur quelqu'un. 

Mais là où le jeu fait très fort, c'est dans les petits trucs sans importance, sans intérêt au premier abord ; une carte postale anodine ou une place de concert coincée dans l'aération... Ceux-là donnent une cohérence et une crédibilité à l'univers (restreint, certes, tout se passe dans la maison) et à l'époque (on est en 1995). Mieux, en tant que joueur, cela nous permet de nous imaginer une histoire parallèle ; on comprend les relations entre les personnages, on relie les points que les développeurs ont éparpillé un peu partout pour former une véritable toile narrative, réellement fascinante.

C'est idiot, mais ça m'a fait beaucoup rigoler, et c'est typiquement le genre de trucs qu'auraient pu faire mes soeurs, ou ma femme (ouais, j'ai une femme, désolé les filles).

 Car bien que l'on ne croise personne de tout le jeu, les absents dont on lit les lettres personnelles et administratives prennent corps, et l'on finit par véritablement ressentir de l'empathie pour eux.

Voilà, une carte postale envoyée par Kate. Moi j'y crois. Au bout d'un moment, j'arrivais même à savoir qui avait rédigé la note manuscrite avant de lire la signature car je reconnaissais l'écriture. C'est très fort.

Mais ce n'est pas le seul aspect du jeu, qui flirte de façon très subtile, mais permanente, avec le fantastique. Et ce, quasiment dès le début. Bon, au delà de la maison qui semble s'être spontanément vidée de ses occupants, c'est en ramassant un magazine qui trainasse négligemment dans le salon avec écrit en gros STEPHEN KING et, un peu plus loin, un programme télé où est entourée X FILES que s'est durablement imprimé dans mon esprit la notion de PARANORMAL.

Grosse ambiance au fond du couloir.
Je me suis d'ailleurs payé une frayeur monumentale à un moment, je parle d'un truc qui ma réellement fait hérissé les poils sur les bras et fait couler de la sueur froide le long de mon dos. Et je ne parle pas d'un jump scare à la con, mais d'une espèce de peur primale, infantile et irrationnelle, où je suis resté muet de terreur l'espace de quelques secondes. Du coup dans le jeu, en plus d'allumer toutes les lumières que je croisais (ce qu'il faut faire de toute façon, sinon on ne voit rien dans le noir, c'est logique), dès que je mettais la main sur une cassette je courrais la mettre dans le plus proche lecteur. La musique faisait une présence, un bruit qui couvrait tous les autres.

Un petit mot sur ces cassettes. Les développeurs ont utilisé de vraies chansons, interprétées par des groupes qui appartiennent au mouvement Riot Grrrrl, mouvement punk rock féministe engagé dans pas mal de choses. Leur son est cradingue, c'est bruyant, énergique et étrangement libérateur et cathartique (ah, y a du vocabulaire dans cet article), j'ai adoré.

Tes darons.

Bon, pour faire court, j'ai beaucoup aimé ce jeu. Il se finit très vite (j'ai du mettre deux heures pour en faire le tour, pépère), l'histoire est simple, mais elle m'a vraiment touché car elle est très juste. L'ambiance est également incroyable, mais il demande au joueur de beaucoup s'investir, en fouinant partout, lisant tout ce qui nous tombe sous la main (english only, boys and girls), car c'est à ce prix qu'il se révèle. J'ai pu lire pas mal d'avis négatifs, à base de "ce jeu est un simulateur de marche" ou encore "c tro dla merde fdp", ce que je peux comprendre parfaitement. Il s'avère que moi, fouiller dans les petites affaires des gens dans une maison vide, c'est complètement ma came.

jeudi 18 septembre 2014

L'Eco du Dauphin

Au lieu de tergiverser pendant des phrases et des phrases qui n'en finissent plus alors qu'elles n'ont même pas commencé, aujourd'hui je vais aller à l'essentiel, car comme le dirait Balthazar Picsou : "Le temps, c'est de l'argent, et du temps, j'en ai plein, tiens, si on allait explorer une ruine au Pérou? J'ai entendu dire qu'il y avait des lamas qui crachent des diamants."

Donc aujourd'hui on va parler d'économie du jeu vidéo, et comme je suis une feignasse qui ne maîtrise pas son sujet, je vais vous envoyer plutôt vers la vidéo qu'a fait mon ami Kamel e-Poulain sur sa toute nouvelle chaîne Youtube : 


Si vous voulez savoir quel est le genre vidéoludique le plus joué en France, quelles sont les meilleures ventes de l'année 2013 et comment se porte l'industrie, c'est là que ça se passe les gars.

Quant à la question : pourquoi ce nom, l'éco du dauphin, ça je peux y répondre. Il s'agit en vérité d'un jeu de mot, "l'éco" renvoyant au magazine "Les Echos", et "du dauphin" au journal "Le Dauphiné Libéré", mais pas que. En effet, Kamel e-Poulain est très fan de la chanson de Martha and the Muffins, Echo Beach ("Echo" pour "l'éco" et "Beach", la plage, donc le "Dauphin", pour les gros lourds qui ne suivent pas).


Donc non seulement les paroles le touchent, mais il faut savoir que cette chanson passe sur une radio du jeu vidéo Sleeping Dogs, donc tout est lié, le mec n'a rien laissé au hasard, c'est un pro.

jeudi 11 septembre 2014

RUNNING WITH RIFLES (pc)

Je suis un amant, pas un combattant. Mes doigts ne sont pas faits pour appuyer sur des gâchettes, mais pour parcourir les mystères des femmes, mon corps d'albâtre n'essuie pas les coups, il n'accepte que les caresses, quant à mon attirail, il n'est pas fait pour semer la mort, mais distribuer la vie, car je ne tire pas à blanc.

Ce qui ne m'empêche pas d'apprécier un petit jeu de guerre de temps en temps, pan pan boum boum, prends ça saloperie de Fritz/Arabe/Français/Russe de merde (rayer les mentions inutiles du moment). Le plaisir (régressif) est immédiat, et dans la plupart des FPS modernes, on incarne un type qui, s'il ne prend pas beaucoup de décisions, est invincible et sauve le monde libre en 5 heures.

RUNNING WITH RIFLES nous met dans les bottes crottées d'un trouffion quelconque perdu parmi d'autres, face à d'autres trouffions quelconques. Pas de pays à défendre, ni de valeurs, mais trois couleurs : les Greenbelts (qui portent un uniforme... vert, et ouais les mecs), les Brownpants (ils sont marrons!) et les Graycollars (ils sont roses. Mais non banane! Gris. C'est pour voir si tu suivais). On ne sait pas pourquoi on se bat, ni pour qui. 

Mais ce n'est pas un FPS. C'est un shooter vu de dessus, au graphisme minimalisme, qui a pour lui un atout formidable : le réalisme de ses lignes de tir. Une balle peut suffire à tuer un ennemi, ou, donc, à nous tuer, et la position, le terrain ou l'arme peuvent faire la différence lors d'un échange musclé.

Donc là c'est moi, et je me sens tout seul, surtout que dans deux secondes, je vais me prendre une balle dont j'ignore la provenance.

Deux modes de jeu (et trois modes de difficulté : "less hard", "hard", et custom. "Less hard" est très bien pour se prendre une honnête raclée par le jeu) : un mode en ligne et un mode campagne. J'aimerais beaucoup vous parler du mode en ligne, mais je n'ai pas pu y jouer. Il y a bien plusieurs serveurs ouverts, et très actifs, mais ils sont privés, et je n'ai pas pu entrer, je portais des baskets. C'est bien dommage, si vous voulez mon avis. Après j'ai bien tenté de créer mon propre serveur (c'est extrêmement simple, ça se fait dans le menu lors d'une campagne solo), avec open bar pour tout le monde, afin d'avoir un allié avec qui aller au front, ou alors un adversaire sur qui mettre un nom et déverser toute ma bile à chacune de mes morts (oui, je ne suis pas très bon, et je suis conscient que si je joue en ligne contre un mec, il va me mettre une grosse doudoune), mais personne ne m'a rejoint.

Voilà typiquement la situation où je pensais faire le malin en contournant ce bâtiment pour me trouver face à plein d'ennemis. Heureusement, l'i.a. alliée a suivi.

Donc le mode campagne. Il y a deux modes en vérité, sur des cartes de départ qui diffèrent en fonction de la couleur de culotte de votre armée. Le premier mode, celui par lequel on commence, consiste à contrôler toute la carte. On reçoit des objectifs, on s'y rend, on meurt, on y retourne, on meurt encore, on y retourne pour voir que tous nos petits copains ont réussit à prendre d'assaut la zone, alors on court vers la zone suivante. C'est très fun à jouer, quand on meurt, on respawn rapidement dans les bottes d'un autre grouillot et on retourne en courant ou en véhicule à la zone à prendre. Les lignes de front se forment naturellement à des endroits stratégiques (ponts, tranchées, etc.), et libre à nous de les aborder de front ou de tenter de les contourner - on mourra, à un moment ou un autre, dans tous les cas. Quand on contrôle toute la map, on peut passer à la zone suivante.

C'est moi dans le véhicule blindé. Mais je ne le conduis pas, je n'ai pas le permis.

Qui débouche sur l'autre mode de jeu, une sorte de roi de la colline, où il faut tenir pendant un temps donné (600 secondes en less hard) une zone centrale. On ne peut être roi de la colline que quand au moins les deux tiers de notre armée sont sur place, et à ce moment là, il faut tenir 10 secondes pour pouvoir clamer fièrement la propriété de ladite colline. Jusqu'à ce que l'armée adverse nous en déloge. Personnellement, ça fait plus de deux heures que je suis sur la même carte, à récupérer cette zone pour la perdre dans la minute, et y retourner, faire un carton pour me faire zigouiller par une pauvre balle perdue, ou alors lutter parmi mes camarades pour atteindre la ligne de front et n'en apercevoir qu'un trait, car en face ils ont un putain de tank...

La carte sur laquelle je bloque depuis deux jours. Ouais, ça fait penser à une des cartes de Battlefield 1942.

Bref, c'est très sympa. C'est vraiment plaisant à jouer (ça me rappelle Canon Fodder, dont j'avais la démo sur Amiga 500+), malgré des règles un peu floues et un jeu avare en explication (j'ai mis BEAUCOUP de temps à comprendre comment se servir des trousses de soin. Astuce : il faut appuyer sur B près d'un mourant ; ou encore, qu'est ce que les RP? Et l'XP, elle sert à quoi? Je sais qu'à un certain niveau on peut commander une escouade, mais quand j'en serai là, je ferai comment?). Après, le jeu est en early access, donc beaucoup de choses sont amenées à changer, et même si je ne l'ai pas depuis très longtemps, j'ai pu voir de bonnes améliorations entre la dernière version et la précédente (au niveau de l'intelligence artificielle surtout, au début je n'arrêtais pas de me faire écraser par des petits gars en jeep de ma team - merci les mecs). 

Mais à mon avis, c'est en multi entre amis qu'il y a vraiment moyen de s'éclater. J'aimerais juste que celui-ci soit plus abordable. Parce qu'honnêtement, quand j'ai dit que c'était simple de faire son serveur, j'ai un peu menti : c'est simple, mais je ne sais pas si c'était visible par d'autres joueurs, car je suis une quiche en informatique.

Allez, chopez-moi donc une démo, il est pas gourmand ce jeu, il est tout mimi, il tourne sur n'importe quoi, aucune excuse pour ne pas l'essayer.

dimanche 7 septembre 2014

en guise de présentation

Ce blog va parler de jeux vidéo. Oh, je vous vois dire "oh, encore un blog d'un quelconque tocard qui parle de ses jeux, génial". Certes, mais c'est mon blog, et mon avis, ce qui rend la chose tout de suite carrément plus intéressante.

Je me considère plutôt comme un joueur console. J'aime leur simplicité (on met le jeu et on joue), j'aime jouer en slip dans mon canapé, j'aime parler simplement avec mes amis dans le micro (du moins sur 360), et surtout j'aime leurs exclusivités (Red Dead Redemption, quelqu'un? The Last of us? Mario Kart? Zelda? La majorité du catalogue Nintendo? La liste est longue).

Jusqu'à peu, je ne jouais pas au pc. Dès que je suis rentré dans la vie active en fait, et que je me suis rendu compte que quand il n'y a plus mon papa pour ramener un pc de bureautique à la maison, le pc, c'est un investissement. Le dernier jeu que j'ai fini sur pc, c'est Baldur's Gate 2, c'est dire à quel point ça remonte.

Et puis un copain a eu pitié de moi et m'a filé son ordinateur, qui était une petite bombe quand il l'a eu, et une machine bien au-dessus de la moyenne quand il me l'a donné. Et j'ai redécouvert pourquoi j'aimais aussi le jeu pc. Sa richesse, ses prix attractifs, son catalogue infini de petites perles indépendantes, sa supériorité graphique, et Steam. Et Gog. Et leurs soldes.

Donc voilà, ce blog va parler de jeux vidéo, mais aussi de livres, de films, et de bouffe.

Bienvenue.