mercredi 27 mai 2015

Mark of the Ninja (xbox 360, pc, mac, linux aussi j'imagine)

Petite question, au débotté : qu'est ce qu'il y a de plus cool qu'un ninja?

Deux ninjas qui se mettent sur la gueule bien sûr! La moustache fière, la bandeau clamant haut et fort NINJA, les couleurs chatoyantes, les bombinettes à fumée... Un ninja, plus qu'un guerrier implacable, c'est une promesse. La promesse d'affrontements violents avec démembrements de mannequins en mousse, la promesse de voir des blancs américains tatanner des asiatiques sur leur terrain de chasse, la promesse, au prix de sacrifices et de coups de lattes dans les roustons, de voir le bien triompher du mal.

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Au cinéma du moins.

Car dans les jeux vidéos, toujours dans le vain espoir de s'offrir une certaine légitimité aux yeux de l'intelligentsia, le Ninja est traité différemment. Avec sérieux. Avec déference. POUAH! (Onomatopée du crachat, pour ceux qui ne lisent pas de bd en plus de prendre les ninjas au premier degré. Connards).

Dans Mark of the Ninja, on est un plombier moustachu qui MAIS NON ON EST UN NINJA, banane. Et par n'importe quel ninja. Le ninja suprême, le ninja ultime, celui sur lequel repose l'avenir du clan. Grâce à des tatouages badass, il est surpuissant et à même d'accomplir son ultime mission : se venger de ceux qui ont oser attaquer sa base secrète. Mais ce pouvoir a une contrepartie : cette vendetta sera la dernière, car l'encre utilisée pour le tatouage le corrompt et provoque, à terme, sa mort. Mais ça, le ninja incarné par le joueur, il s'en fout. Il est loyal et fidèle à son clan, la mort fait partie de sa vie, il l'accepte, il l'embrasse, il couche avec même.C'est ce genre de mec.

Y a des cinématiques en dessin animé, youpi, c'est mercredi!

 Mark of the Ninja est un jeu d'infiltration en 2D à la direction artistique de haute volée et, on ne va pas tourner autour du pot plus longtemps, un des meilleurs représentants du genre. Je faisais mon connard en intro, mais c'est vraiment une pépite.

Quand je disais que les indications visuelles sont bien foutues : le cercle représente l'onde de propagation du son, quand notre personnage est en couleur c'est qu'on est visible, et l'image résiduelle derrière lui est là où les ennemis iront si ils pensent avoir vu quelque chose. Ajoutez à ça une ambiance sonore qui favorise l'immersion et la compréhension de ce qui nous entoure sans qu'on ait à le voir, et vous comprenez pourquoi le jeu est réussi.

L'infiltration, ce n'est pas trop ma came : planifier la moindre action après avoir observé les routines ennemies, choisir le meilleur angle d'attaque... Ce n'est pas pour moi, je n'ai pas la patience. Je suis plutôt du genre à passer en force et rattraper le coup comme je peux. Mais là, c'est différent. Par la qualité de ses indications visuelles (un modèle du genre, tout est limpide, du cône de vision des ennemis à notre invisibilité à leurs yeux), par son impeccable maniabilité, le jeu pousse naturellement à faire de belles actions. Si il peut être traversé en agissant comme un bourrin en tuant salement tout ce qu'on croise, il est plus gratifiant (autant pour le joueur qu'au niveau du score final - chaque action rapporte un certain nombre de points) de la jouer sournois en restant dans l'ombre, de détourner l'attention des ennemis, de les tuer en douce et de planquer leurs cadavres. 

Il y a différents types d'ennemis. Ah bah oui, je ne vais pas mettre des tartines à chaque légende.

Le level design est à l'image du reste, sans fausse note. Différentes approches s'offrent au joueur, et il est tout à fait possible de traverser un niveau sans tuer un seul ennemi (mais quel genre de ninja ferait ça? Un ninja chochotte, voilà quel genre). De plus, les différents objets à notre disposition (pièges mortels, bombinettes à fumée - la base -, flechettes empoisonnées) ou costumes que l'on débloque permettent différentes façons de jouer et d'améliorer notre score final. Ajoutez à ça un mode new game + à la difficulté accrue (ennemis moins bêbêtes, moins d'indications visuelles), et les complétistes (est-ce que c'est un vrai mot? Mon correcteur d'orthographe me dit que non) les plus acharnés ont vraiment de quoi faire. Comptez un peu plus de huit heures pour un premier run à la cool (comprenez par là que je n'ai pas trouvé tous les trucs secrets qui permettent de débloquer des aptitudes à mon ninja).

L'écran de déblocage de trucs et de bidules.
Et l'histoire dans tout ça? Et bien elle n'est pas dingo, mais honnêtement, on s'en fout. Sachez qu'à la fin, deux choix s'offrent à vous, et qu'aucun des deux ne m'a satisfait d'un point de vue scénaristique. Rien de grave dans la mesure où, vraiment, on ne joue pas pour l'histoire mais pour le plaisir du jeu et la qualité du gameplay.

C'est un des derniers niveaux, et j'ai eu tous les points d'honneur qui permettent de débloquer les trucs et les bidules (on les obtient en découvrant des parchemins cachés, en accomplissant certains objectifs). Ce screen n'apporte rien, c'était juste pour me la raconter.