dimanche 30 août 2015

heavy bullet (pc)

J'ai un aveu terrible à vous faire.

Je suis une quiche aux jeux vidéo. Oh bien sûr, vous avez pu voir ici que je me gaussais du manque de challenge d'un Monaco, ou que j'avais des demi-molles à chacune de mes timides avancées dans Faster Than Light.

Certes. Mais je suis quand même mauvais. Ca ne m'empêche pas d'apprécier énormément les jeux difficiles, comme FTL ou Rogue Legacy, ce qui rend mes maigres victoires face à eux d'autant plus importantes à mes yeux ; j'ai le sentiment de toucher les étoiles, de tutoyer les dieux, d'être un BONHOMME.

Il y a des jeux dont j'aimerais beaucoup parler (comme Risk of Rain) mais je n'en fais rien car après des heures passées dessus, je n'arrive pas à dépasser le premier niveau (toujours Risk of Rain). Car le jeu est dur et je ne suis pas doué. Ou encore des sagas entières, comme Metal Gear, que je fais en facile, dans la solitude et la honte, alors qu'il n'y a pas si longtemps, avant que mes réflexes ne soient émoussés par l'âge et ma vue voilée par la myopie, je finissais le premier opus sur Gamecube en mode difficile les doigts dans le nez. Tous les doigts.

Heavy Bullet fait partie de ces jeux là. Ces jeux si durs que j'ai cru que je n'en parlerai pas car je n'ai pas grand chose à en dire, faute de pouvoir le découvrir un peu mieux. Puis, tel un Emmett Brown à la fin de Retour vers le Futur, je me suis dit, l'air grave et pénétré : "on s'en balance."

Mais commençons par le commencement. L'histoire de Heavy Bullet n'est pas claire. Certains disent qu'il s'agit d'un virus qui aurait infecté un ordinateur, et que nous incarnons l'antivirus, chaque créature tuée étant une entité dudit virus. D'autres disent qu'on s'en fout de l'histoire, on est là pour tuer des monstres, psiou psiou. Moi ce que j'ai compris, c'est qu'il y a une sorte de terrain de chasse sans danger pour des gens, genre safari de bâtard avec des lions endormis, que les créatures qu'ils doivent chasser s'en sont pris à eux, et qu'on nous envoie nous, le concierge, nettoyer tout ça pour 5000 dollars. Après je me trompe peut-être complètement, si ça se trouve tout ça n'est qu'une allégorie de la vie qui est une chienne. Je ne sais pas.

 
L'histoire du jeu.

Donc le but du jeu est d'avancer dans des niveaux générés aléatoirement, d'y défoncer tout ce qu'on y voit, et de gagner la sortie. On n'a que trois points de vie, une balle suffit à détruire nos ennemis, mais on n'a que six munitions. Chaque balle tirée peut (doit) être ramassée là où elle a atterri, on peut acheter avec l'argent ramassé sur les cadavres des créatures des bonus dans divers distributeurs (ou en trouver par-ci par-là, sachant qu'on ne peut, sauf bonus payant contraire, n'en transporter qu'un seul à la fois), et quand tu perds, tu recommences du début et complètement à poil, comme c'est la mode en ce moment dans les jeux indépendants.

Il y a un feeling résolument old school (expression journalistique à deux balles +1000) dans le gameplay. On ne peut pas sauter, on pointe le curseur, on clique, la balle vient se planter exactement là où on visait, on se déplace très rapidement ; à ce niveau là, c'est impec, ça réagit au doigt et à l'oeil.

Mais pour moi, le premier soucis vient du fait que cette vitesse de jeu est contrebalancée par le fait qu'il ne faut absolument pas se précipiter dans l'exploration des niveaux. Certaines créatures ennemies sont vraiment bien planquées dans le décor, et il faut souvent tendre l'oreille pour savoir qu'il y en a un dans le coin. Dans la mesure où on n'a que trois points de vie (ça part très vite, mais y a moyen d'augmenter ce chiffre de base), on est souvent tenté de rusher jusqu'à la sortie du niveau en priant pour que ça passe. Je vous le dis tout de suite : ça ne passera pas. Déjà parce qu'il faut se débarrasser de toutes les saloperies présentes dans le niveau avant de pouvoir passer au suivant (et je vous le répète, certaines petites merdes ne se voient pas tout de suite), ensuite parce que vous allez mourir. 

Un ennemi se cache dans cette image, sauras-tu le retrouver?

Car au cas où ce n'était pas très clair après mon introduction, ce jeu est ultra difficile. Oh oui. Et c'est là qu'on arrive pour moi au deuxième problème, le plus important : la génération aléatoire de niveau. Car on se retrouve très souvent dans des levels mal foutus, avec des culs de sac débiles, des distributeurs d'objets qu'on ne peut se payer car ils se trouvent en début de jeu, et, très souvent, des portes qui s'ouvrent sur six ennemis qui patientaient tranquillou derrière. Alors oui, on prend rapidement l'habitude de reculer comme un dératé dès qu'on ouvre une porte, de reconnaitre à quel genre d'ennemi on a à faire aux bruits qu'ils font, mais je trouve que la courbe de progression du joueur se retrouve complètement biaisée. Car c'est trop aléatoire. Au bout de quatre heures passées dessus (j'ai persévéré, parce qu'au bout d'une demi heure je n'en pouvais déjà plus), je n'ai pas réussi à dépasser le troisième niveau. J'arrive à passer les deux premiers avec plus ou moins de succès, en stockant mon argent (le nerf de la guerre dans Heavy Bullet) dans des banques pour mes futures tentatives, en le dépensant intelligemment dans des objets utiles (sacs à dos, soins, mines, etc.), mais rien à faire, à un moment, dans ce putain de troisième niveau, je me retrouve submergé par plus d'ennemis que je n'ai de munitions, qui attendaient que j'ouvre une porte pour me tomber sur le dos alors que jusqu'à présent je ne croisais personne.

Merci connard, je n'avais pas remarqué.

Bien sûr, je n'ai clairement pas les nerfs pour ça, il faut vraiment beaucoup de sang-froid pour Heavy Bullet, en plus de réflexes de ninja, mais là où d'autres jeux, comme Rogue Legacy tiens, font que chaque défaite m'ont appris à jouer un peu mieux et à aller un peu plus loin à la partie suivante, là, rien. Je ressens un profond sentiment d'injustice (nan mais sérieux, quatre tourelles d'un coup qui te snipent de super loin, alors que leur unique point faible est caché par des herbes, qu'est-ce que tu veux faire? Hein? REPONDS MOI) qui ne me donne pas du tout envie de relancer une partie.

Une banque. Hyper important les banques. On peut voir en bas à gauche que j'ai une clef. Parfois, la porte qu'elle ouvre n'est pas dans ce niveau. Souvent, c'est l'inverse, on trouve une porte, mais aucun ennemi ne donne de clef. Les joies de la génération procédurale.

Alors bien sûr, je comprends qu'on aime ça hein. J'ai vu des vidéos où les mecs jouent comme des dieux et se baladent pépère à travers les vagues d'ennemis et le labyrinthe de couloir généré pour leur partie. Et je respecte le travail effectué par le développeur (ouais, le gars était tout seul apparemment). Bon boulot gros.
Ma première partie, insouciant et pensant prendre du plaisir.

Mais reste qu'esthétiquement, ce côté polygone rétro à couleurs criardes, c'est discutable (j'espère que ce jeu ne va pas lancer une mode "gros kiffe du polygone", parce qu'autant j'aime bien les pixels, on peut en faire des trucs chouettes, là c'est spécial quand même), que la musique, composée par un rappeur que je ne connais pas mais que tout le monde semble adorer (Doseone, pour ceux qui se demandent) reste très discrète, pour ne pas dire absente, et semble se lancer au petit bonheur la chance, que les bruitages 8 bits sont plutôt agaçants, et enfin qu'il y a peu de renouvellement en termes de décors (mais là en même temps c'est de ma faute, je n'arrive pas à dépasser le niveau 3, peut être qu'après il y a d'autres couleurs que le violet, le bleu et le vert à l'écran).

Donc dans le même genre, je conseille plutôt Tower of Guns, dont je parlerai un jour peut-être. En attendant je retourne jouer à Pokémon.