mardi 31 mai 2016

SteamWorld Heist (3DS)

J'ai déjà clamé ici mon amour pour l'espace dans le jeu vidéo et son infini de possibilités, bla bla bla, je ne vais pas revenir là-dessus, je radote assez comme ça.

Mais les robots? Je vous ai déjà dit que j'aimais les robots? Est-ce qu'il y a des choses plus cool qu'un robot (à part un ninja, mais on en a déjà parlé)? Depuis que j'ai vu Terminator enfant, je vis dans le secret espoir d'assister au soulèvement des machines, le vrai, celui où l'humanité serait asservie par des robots humanoïdes qui règneraient sur le monde d'une main de fer (il y a un calembour).



Pas le soulèvement minable que mon électroménager me fait subir, même si je ne peux que louer le travail d'équipe fournit par le frigo, la machine à laver, la télé et l'écran d'ordinateur qui ont décidé de très mal marcher en même temps. A moins qu'une subite prise de conscience de la précarité de notre époque les ait poussés à faire une sorte de grève contre la loi travail, je ne sais pas, leurs revendication ne sont pas claires, mais ça reste bien pénible.

Heureusement que je peux compter sur Nintendo et ses machines qui tombent rarement en panne (si un jour l'invasion robot se propage, ça viendra d'eux) pour m'adonner aux plaisirs vidéoludiques.

Récemment est sorti sur l'eshop de la 3ds SteamWorld Heist, le troisième jeu des développeurs Image & Form Games à se dérouler dans cet univers qui mêle robots, cowboys et steampunk (la sainte trinité du cool), après SteamWorld Tower Defense (jamais joué, je n'aime pas les tower defense) et SteamWorld Dig (très sympathique mais répétitif). Et on ne peut pas dire que ces mecs se reposent sur leurs acquis, puisqu'ils abordent encore une fois un genre totalement différent de ce qu'ils ont fait avant en proposant ce coup-ci un jeu de stratégie en escouade en tour par tour, en vue de côté.

Alors j'ai demandé à Image & Form Games si ils pouvaient m'envoyer quelques image de leur jeu, vu que je ne peux pas faire de capture d'écran sur la 3ds, et ils ne m'ont pas répondu. Du coup je me suis servi sur leur site officiel ici : http://imageform.se/game/steamworld-heist/

Dans SteamWorld Heist, on est à la tête d'une équipe de contrebandiers de l'espace qui va prendre d'assaut tous les vaisseaux qui se mettent sur leur chemin (oui mais ce sont des vaisseaux de méchants). Il y sera question à un moment de sauver l'univers connu face à une menace surpuissante, mais le scénario est très anecdotique - une façon polie de dire que l'on s'en fout un peu et que le plaisir de jeu ne se trouve pas là.


La carte de la galaxiiiiiiiiiie

Non, le plaisir est dans ses mécaniques de jeu, impeccables. Il y a deux phases : on choisit d'abord sur la carte de la galaxie notre prochain objectif (grosso modo, entre un vaisseau ennemi à aborder ou une boutique où recruter un nouveau membre d'équipage et acheter un peu de matos, on n'est pas non plus complètement libre de se balader où on veut et faire n'importe quoi), puis la phase où on aborde le vaisseau. Là le jeu nous propose de composer notre équipe (et son équipement, sachant qu'il y a des classes de personnage, que certains ne peuvent pas utiliser certaines armes, que certains objets utilisables en mission sont mieux adaptés à la capacité spéciale d'un membre de l'équipage plutôt qu'un autre, etc.) et on part à l'assaut de l'ennemi en tour par tour. Soit le coeur du jeu.


Un marchand. Oui, bon, parfois je n'ai rien à dire dans les légendes.

C'est du tour par tour tout con hein, SteamWorld Heist ne réinvente rien à ce niveau là : on se déplace jusqu'à un certain point, on effectue une action (tirer, utiliser un objet ou une compétence propre à son personnage), on passe au personnage suivant (on peut choisir de jouer un membre de l'équipe avant un autre, ou décider d'avancer plus loin et de sacrifier son action si on le décide également), puis c'est au tour de l'adversaire.

Du tour par tour quoi.

 Mais du tour par tour parfaitement exécuté, où nos possibilités sont claires : les zones de déplacement sont indiquées en orange, en bleu quand on n'utilise pas notre action pour aller plus loin, un petit bouclier apparait à côté d'un abri potentiel, bref à ce niveau-là c'est du tout bon, et les caractéristiques de la console sont bien utilisées (la croix pour les déplacements, le joystick pour la caméra, l'écran du dessous pour la carte et les capacités du personnage, l'écran supérieur pour l'action...) et c'est surtout lisible et compréhensible

Le truc en plus, et qui rend les combats si plaisants, ce sont les ricochets. Chaque balle tirée ricochera sur la paroi du vaisseau, ou une caisse, et c'est quelque chose avec lequel il faut vraiment composer : ça peut nous permettre de déloger un ennemi bien planqué, tout comme nous faire exploser un baril en pleine face parce qu'on avait mal jugé notre coup. Une excellente idée qui fait tout le sel des affrontements. Des affrontements un poil répétitifs, malgré une génération aléatoire de presque tous les vaisseaux, et certains objectifs de missions qui varient (finir tel niveau en tant de tour, éliminer tant de machins, du classique quoi), mais rien de rebutant, d'autant plus qu'une mission se termine en une vingtaine de minutes en moyenne, SteamWorld Heist se prêtant parfaitement aux courtes sessions (je l'ai fini en un peu moins de quinze heures, je ne m'attendais pas à tant honnêtement). Le jeu offre un certains challenge dans ces dernières missions, et obtenir toutes les étoiles d'un niveau ou un autre pourra donner des petites suées.

Un ricochet! C'est si cool les ricochets!

Je me n'étendrai pas sur la direction artistique du jeu, les images parlent d'elles-mêmes : c'est réussi. La bande originale est également très sympa, notamment dans les saloons, quand un groupe joue à l'arrière plan, elle contribue grandement à l'ambiance western mélancolique.

Regardez moi ce bar. Ca donne envie d'une pinte.

SteamWorld Heist, un des meilleurs jeux de ce début d'année et de la 3ds pour moins de 20 balles, pour les tristes sires qui n'ont pas de portable Nintendo, réjouissez-vous, bientôt sur toutes les autres plateformes, vous n'aurez aucune excuse.

samedi 14 mai 2016

Salut à toi, lectorat fidèle et chaque jour un peu plus nombreux malgré la mort temporaire de ce blog (et un grand merci à la Russie, dont proviennent toutes mes visites de ces derniers mois, un nouveau mystère des internets), et encore désolé de n'avoir rien posté ces derniers temps : j'étais en plein déménagement. 

Ouais, depuis six mois. Ne me blâmez pas, c'est la faute de mon notaire.

Mais ne nous épanchons pas plus sur ma vie privée et étendons nous au contraire sur ma vie publique, puisque si vous étiez à la BNF jeudi 12 mai, vous pouviez me trouver à la conférence sur les pionniers du jeu vidéo français.

Oui, vous ne rêvez pas, je raconte ça comme si c'était moi qui l'animais, dans le vain espoir de me faire mousser, alors qu'en vérité j'étais au second rang du public, en train de faire semblant de prendre des notes et faire en sorte de ne pas faire trop de bruit en m'étouffant avec mes glaires (je me traine un rhume depuis deux semaines).

Une excellente initiative du service audiovisuel de la BNF, présentée ce soir là par le non moins excellent Corentin Lamy (journaliste chez JV, très bon magasine, on n'en finit plus avec les superlatifs dans cet article, et podcasteur sur zqsd -top- que l'on peut entendre parfois sur NoGame), qui interrogeait Frédérick Raynal, l'homme derrière Alone in the Dark, Little Big Adventure, Toy Commander, le mec qui pèse quoi.

Je ne vais pas vous faire le compte rendu de la conférence (elle sera disponible en ligne sur le site de la BNF, regardez la, c'est très intéressant, Raynal étant bon dans cet exercice), excellente mais hélas trop courte, mais je tiens, à mon modeste niveau, saluer ce projet. 

La BNF garde une copie depuis les années 90 de toute la production vidéoludique française (plus de 26000 titres) et offre la possibilité aux chercheurs d'y jouer dans les conditions d'époque puisqu'ils ont également les machines qui vont avec, et c'est quelque chose d'unique au monde. Je trouve cela vraiment formidable qu'une telle chose soit possible dans le domaine publique et ne soit pas le fait d'une association aux moyens forcément plus limités (même si les gars de MO5 assurent), et faire intervenir des types comme Raynal pour parler de leur métier à une époque aujourd'hui révolue (le terme "pionnier" n'est vraiment pas galvaudé) dans un lieu comme la bibliothèque nationale prouve au grand public que le jeu vidéo est pris au sérieux et que ça a complètement sa place dans un tel endroit. Bref, si vous aimez le jeu vidéo, c'est clairement à faire. Et vu qu'il y avait pas mal de monde mine de rien, je pense que l'exercice va être reconduit.

Bon le meilleur dans tout ça c'est que ces conférences sont gratos. GRATOS! T'entends ça? GRATOS! T'as aucune excuse!

Prochainement sur The Great Mustache : je ne sais pas encore, mais si les développeurs me répondent, peut-être un jeu 3ds.