mardi 28 juin 2016

Pourquoi Aiden Pearce est-il une grosse merde?

Il y a quelques jours est sorti le trailer de Watch_Dogs 2. Je n'ai pas pour habitude de commenter les bandes annonces de jeux vidéo, pour des raisons assez évidentes. Premièrement : on s'en fout un peu de mon avis. Deuxièmement : un trailer n'a pour d'autre ambition de nous vendre du rêve et, par conséquent, de NOUS MENTIR. Et le mensonge, c'est mal.

Mais là c'est un jeu Ubisoft. Et, même si c'est toujours marrant de se moquer d'eux, leurs vidéos sont bien foutues (je me rappelle encore de la pub d'Assassin's Creed 2), et elles promettent des trucs de fou qu'on ne verra jamais en jeu. Du coup je déroge à la règle.



En particulier parce que c'est la suite d'un jeu que je n'ai pas aimé et qu'ils m'ont donné envie d'y jouer ces cons. Alors j'ai eu, je ne sais pas, le goût de les défendre un peu sur ce coup-là. Ubisoft se fait souvent railler (et la plupart du temps ils donnent le bâton pour se faire battre) mais là, naïvement, j'ai envie d'y croire. 

Dans ce trailer, on voit ces jeunes sapés super tendance. Ils font les foufous sur les toits avec leurs drônes et leur lunettes du turfu, ils dérangent l'ordre établi en hackant les plateaux télé... Tout ça au milieu de la masse qui ignore ses laissés pour compte rendue apathique par l'argent, les filles faciles et les mecs en tutu gonflable... En plein période "Nuit Debout", je trouve que tout ça a une certaine résonance. En tout cas ça me parle.





Bon depuis j'ai vu un autre trailer qui montre du gameplay et forcément, c'est pas la même... Le mec se bat avec un yoyo (comme Treat Williams dans The Substitute 2), c'est plus moche que GTA 5 (sorti il y a quoi? Deux ans maintenant?), mais je reste curieux car ça peut être vraiment un bon jeu si ils ne chient pas l'histoire et les personnages.



Car c'était là que résidait le problème dans le premier Watch_Dogs : son personnage principal. Aiden Pearce, était une grosse merde (d'où le titre de l'article).  
Certes, il n'était pas aidé par la narration, puisque la première fois qu'on l'incarne en jeu, on nous demande de tuer un mec ligoté à une chaise. On ne sait pas qui c'est. Peut-être qu'il mérite ce qui lui arrive (ce qui est délicatement suggéré par sa gueule de gros dégueulasse), mais là, à brule-pourpoint, dégommer un gars sans plus de raison qu'un autre type nous demande de le faire, je trouve ça léger.

Et ça ne va pas en s'améliorant, quand on apprend les motifs de sa vendetta : Aiden Pearce veut se venger d'un mec qui a provoqué un accident de voiture qui le visait mais qui a échoué et tué son neveu à la place. 
Soit. 
C'est vrai que ce n'est pas bien de tuer des enfants en provoquant des accidents de voiture. Mais le truc qui met mal, c'est que le coupable fait exactement le même job qu'Aiden et que, pendant tout le jeu, on va buter des mecs en provoquant des carambolages. Tout le temps.

Je vous épargne certaines missions, comme celle qui nous demande d'emmener un gus à travers la ville grouillante de flics, pour le livrer au dernier moment au parrain local qui va le planter devant un Aiden qui fait semblant d'être dégouté, ou celles où on espionne des mecs random se tripoter devant leur webcam (l'idée est pas mal au départ, de pirater ces comptes anonymes, mais ça revient toujours à un truc de cul ou vaguement graveleux...).
Bref, Aiden Pearce est détestable. Il fait tout ce qu'il reproche à ses ennemis en faisant la morale à tout le monde. 

En plus il est sale.
   
Mais ce jeune à casquette vu dans le trailer du 2 m'a l'air plus sympathique (par contre son pote aux lunettes # m'a l'air complètement fini). Après je pense que si j'apprécie autant cette vidéo c'est à cause de sa musique, Spaz de N.E.R.D., que j'aime beaucoup. Ca me rappelle des souvenirs, notamment cet été ardéchois caniculaire où je remontais à pied de Saint Privat jusqu'à Aubenas pour goûter à la glace à l'huile d'olive (spoiler : c'est pas bon), le casque sur les oreilles et l'album Seeing Sounds en boucle... Mais je m'égare.

Spaz pourrait se traduire par "faire le dingo, faire le foufou", mais signifie également Space Pirates And Zombies, le jeu dont je vais faire la courte critique maintenant BIM! AH TU L'AVAIS PAS VU VENIR CELLE-LA HEIN?

Donc Space Pirates And Zombies est un jeu développé par deux mecs qui nous expliquent en préambule qu'ils ont fait ça pendant deux ans, tout seuls dans leur coin, parce qu'ils voulaient jouer exactement à ce jeu là, et que comme il n'existait pas, ils l'ont inventé. Avec une certaine demande d'indulgence à leur égard en sous-texte.

Bon, déjà à la base, ce genre de message, je n'aime pas trop. Mais là en plus on se le coltine à chaque fois qu'on lance le jeu. Vous imaginez lire un bouquin et, à chaque fois que vous le reprenez, il y a un message de l'auteur qui dit que son livre est super et que son rêve c'était d'être écrivain? L'angoisse.

La carte de la galaxie, quand on lance le jeu. C'est grand.

On est dans l'espace, à la tête d'un vaisseau tout déglingué que l'on pourra (devra) améliorer et, grosso modo, le but du jeu c'est : explorer des galaxies pour gagner des sous, avoir une plus grosse flotte, pour explorer encore plus de galaxies, et gagner encore plus de sous. Il y a bien une petite histoire, pour nous mettre dans le bain et nous présenter les salopards aux gueules de cons que nous dirigerons dans le jeu. Oui, des salopards, qui n'hésitent pas à dézinguer des civils ou des militaires en fonction de qui paie le mieux ; un choix laissé au joueur mais qui n'a que peu d'influence sur l'aventure finalement, puisque si vous passez d'un système solaire où vous avez anéanti les civils à un autre, ceux du nouveau système ne seront pas au courant. Ils vous accueilleront donc de façon relativement neutre (c'est justifié en jeu par une pirouette scénaristique qui dit, en gros, qu'il n'y a que notre vaisseau qui a la capacité d'utiliser les portes des étoiles du futur de l'espace, qui permettent de passer d'un système à un autre et que, du coup, personne ne sait trop ce qui se passe chez son voisin - bon c'est pas vraiment ça mais presque).


Tous ces personnages ont été fait avec un assembleur de gueules de cons. C'est chaud des tronches pareilles.

C'est en vue de dessus et, dans l'ensemble, chaque mission nous demande de nous téléporter à un point, détruire les ennemis, et repartir. On gagne de l'XP en combattant (ce qui nous permet d'améliorer nos petits vaisseaux), on peut récupérer de la technologie (ce qui débloque de nouveaux vaisseaux plus puissants à rajouter à notre flotte), on peut faire du commerce avec des bases pour acheter des améliorations matérielles, leur vendre des goons (des sortes d'esclaves : osef, on peut les cloner ou les ramasser dans les capsules de survie de leurs vaisseaux qu'on vient d'exploser ho ho ho!) pour augmenter leur sympathie à notre égard (vraiment), ou encore avoir de nouvelles missions.

Je pilote ce petit vaisseau, mais je peux passer d'un vaisseau de ma flotte à un autre. C'est juste que je l'aime bien celui là, je lui ai mis un équipement sympa.

Missions qui consistent donc à aller dans une zone de l'espace et de détruire des vaisseaux (ou d'en protéger d'autres, ou de récupérer un bidule, mais dans l'ensemble, ça revient toujours à détruire des vaisseaux). Quand on en perd un, on peut faire en sorte que notre vaisseau-mère en construise un autre automatiquement et l'envoie au front, moyennant finances. Et ça va arriver souvent en vérité : dès que l'ennemi nous dépasse en nombre (il en suffit d'un en plus pour faire basculer la balance), on est quasiment sûr de perdre dans la mesure où ce dernier restera souvent en petites escouades compactes qui défouraillent pendant qu'on en chie à essayer de viser quelque chose.

La maniabilité est un peu spéciale (je pense qu'une compatibilité manette aurait été sympa - si il y en a une, je ne l'ai pas trouvée) : le clavier pour déplacer le vaisseau et la souris pour viser et indiquer la direction générale. L'inertie des vaisseaux spatiaux étant assez forte, je me suis souvent retrouvé à dériver sans classe, en tirant n'importe où, plutôt qu'à établir une véritable stratégie de contournement. C'est d'autant plus difficile que nos lasers ont une jauge de puissance et comme plus on l'utilise, plus elle se vide, il est très fréquent que je réussisse à toucher un adversaire une fois celle-ci épuisée, leur provoquant très peu de dommages.

Bon alors là par exemple j'ai perdu. Je n'ai plus d'argent pour construire des vaisseaux, je me suis fait démonter par des mecs bien plus forts que moi. Du coup il faut que je reprenne une ancienne sauvegarde, qui remonte à loin. Très loin. Car on ne peut sauvegarder qu'auprès du vaisseau mère, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps. J'ai donc quitté le jeu.

A côté de ça, et bien, le jeu est plutôt moche (ça se voit) et les bruitages comme la musique sont génériques au possible (je suis certains que certains sons proviennent d'Half-Life), la maniabilité est spéciale, les menus sont affreux, c'est assez dur et c'est très répétitif. Après, voilà, comme je le disais au début, les mecs ont fait ça à deux. Donc bon, mine de rien je respecte un peu le truc, parce que l'univers est immense et que la proposition initiale n'est pas dénuée d'intérêt. Mais un univers gigantesque où on fait toujours la même chose, ce n'est pas très marrant, sur le long terme. N'est-ce pas Ubisoft?