Avant toute chose, je tiens à m'excuser auprès de mon lecteur (merci David, désolé pour le retard). Un mois et demi sans mise à jour, sans nouvelle critique, j'ai déconné, je m'en rends compte. C'est que la déconvenue Heavy Bullet m'a laissé un goût amer dans la bouche. Pas le goût de la défaite, non, j'y suis habitué à celui-là, mais plutôt le goût de la déception et de l'inachevé. Alors je me suis réfugié dans le cocon sécurisant des jeux que je connais et que je maitrise un minimum, et c'est ainsi que je me suis retrouvé à jouer à Civilization V avec frère, soeur et ami. Civilization V fait partie de mes jeux préférés, et comme c'est un jeu en tour par tour, quand on joue en ligne avec certaines personnes qui réfléchissent mûrement chacune de leur action (une façon polie de dire qu'elles prennent des plombes à chaque tour), ça me laisse du temps pour jouer en même temps à un autre de mes jeux préférés, Pokémon.
Mais la culpabilité, cette vieille carne, me rongeait de l'intérieur. "Laisse Casimir et le peuple Polonais à leur sort, leur défaite face à Gandhi et Pocatello est imminente, et tu n'arriveras pas à capturer Noacier puisqu'il n'est pas dans ta version de Pokémon" me disait-elle. "Mais dans 3 tours je peux construire le Louvre, et je suis sûr que je peux avoir Noacier en échange miracle!" gémissais-je.
J'ai fini par me ressaisir et quitter les bras moelleux et réconfortants de ces deux jeux pour me lancer dans l'inconnu avec Ronin, un jeu développé par un seul mec et édité par ces déglingos branchouilles de chez Devolver.
La première fois que j'ai entendu parlé de ce jeu, j'ai vaguement compris ce que voulait faire le développeur, mais je ne voyais pas trop comment ça pouvait fonctionner en jeu. Manette en main, c'est pourtant limpide, mais devant mon écran, à taper ces mots, je me rends compte que ce n'est pas facile à expliquer.
Ronin est un jeu en tour par tour en temps réel. C'est un croisement entre Mark of the Ninja (voir ma critique exceptionnelle ICI) et Gunpoint (voir ma critique exceptionnelle un jour quand elle sera faite et que j'arriverai à dépasser le niveau où je suis bloqué) - la ressemblance avec ce dernier jeu est pleinement assumée par le développeur. Mais Ronin est avant tout un bon jeu.
Je n'ai pas trop suivi l'histoire, en toute franchise. Quand dans l'écran de chargement il y avait marqué "appuyer sur start" je le faisais, alors que si j'attendais un peu, un court texte dévoilait un peu l'intrigue et les évènements qui ont poussé cette motarde à vouloir dézinguer le comité directoire d'une entreprise qui n'a pas l'air très respectueuse du code du travail. Mais ce n'est pas très important, puisque le coeur du jeu se résume à son gameplay.
Vue en deux dimensions, on incarne donc une motarde ninja badass (et sa panoplie de capacités qui vont bien : katana, shuriken, grappin et adhérence mystique aux murs et plafonds) qui n'a que trois objectifs par niveau : ne pas déclencher l'alarme, tuer tout le monde, épargner les innocents. Ces trois buts accomplis, on gagne un point de compétence qui débloque un pouvoir spécial (téléportation, lancer de katana, ce genre de trucs). On se déplace dans chaque niveau en temps réel, mais chaque fois qu'un ennemis nous repère ou que l'on engage frontalement le combat, le jeu bascule en mode tour par tour et devient particulièrement stratégique, surtout si les ennemis sont nombreux.
Les objectifs. A chaque fois, ce sont les mêmes. Parfois c'est simple, il n'y a pas de civils. Parfois c'est plus dur, il y en a plein... |
Lors de notre tour de jeu, plusieurs actions s'offrent à nous : sauter, tuer, utiliser un pouvoir (généralement, je saute sur un ennemi pour l'étourdir le temps d'un tour ou deux, histoire que je puisse m'occuper de ses petits camarades, c'est une excellente méthode qui a fait ses preuves), et on voit ce que vont faire nos ennemis, du moins où ils vont tirer, puisque l'on voit leurs lignes de tir. A nous de composer pour les éviter tout en anticipant les prochains tours, sachant que certains ennemis ont des capacités spéciales (mitrailleurs qui tirent pendant deux tours, mecs qui se téléportent et sont plus longs à tuer, etc. Il n'y a pas tant d'ennemis différents que ça à vrai dire).
Donc là c'est chaud pour mon cul. |
Et c'est très addictif. Dans la mesure où on veut réussir tous les objectifs pour débloquer un petit pouvoir sympa, on prend plaisir à planifier nos actions qui visent à rayer de la map tous les ennemis durant les quinze niveaux qui composent l'aventure, et bien que par moments assez difficile, le jeu a des points de sauvegarde automatique réguliers qui font qu'on ne se retape pas l'intégralité d'un niveau quand on s'est planté. On reprend un peu plus tôt avant notre echec et on repart avec plaisir à l'assaut, en tentant de faire mieux et en adaptant notre façon de jouer.
L'arbre des compétences. J'ai tout débloqué! Ouéééééé! |
Sauf pour le dernier level, que je n'arrive pas à finir (pour changer) : j'ai réussi à plusieurs reprises à atteindre le boss de fin, mais je me suis fait dégommer par tous les sbires qui l'entourent, et le jeu nous fait reprendre au début du niveau (qui est assez coton, il faut l'admettre).
Mes captures d'écrans parlent pour elles, graphiquement le jeu est, mmh, on va dire épuré. Ca ne me gène pas, et je trouve ça même plutôt agréable et lisible. Par contre c'est toujours les mêmes décors et les mêmes objectifs qu'on nous sert du début à la fin, et il y a également peu de variations musicales (mais ça c'est pas grave, puisque la b.o. accompagne plutôt bien le jeu). Quant au gameplay, très agréable, il souffre parfois d'imprécisions et quelques bugs viennent de temps en temps gâcher une action, mais ça reste très rare.
Un bug. Ce connard de méchant est à trois tours d'alerter ses petits copains et je ne peux pas le faire taire car il est coincé dans un mur. |
Et puis au risque de me répéter, qu'ils portent des casques de moto ou bien des bandeaux, les ninjas, c'est cool.
Au fait, je n'avais pas répondu, mais j'ai adoré, si tu arretais d'écrire, je ressentirai peut-être la même chose que toi avec le mag Humanoide. (Grosse bombe ce mag quel dômage d'ailleur)
RépondreSupprimerCa se lit vite et donne sacrément envie d'acheter tout ces jeux achetés en soldes.