Bien que portant un intérêt très limité à l'industrie automobile, et ce depuis tout petit, j'ai toujours adoré la gamme de jouets Micro Machines. Comme tout enfant, j'ai eu ma période où tout ce qui était miniaturisé me fascinait, et Micro Machines, c'était vraiment le haut du panier à ce niveau-là : c'était petit, détaillé, varié, et résistant. Ca n'existe plus maintenant, alors que quand j'étais enfant, il y en avait des linéaires entiers de plusieurs mètres dans le moindre supermarché (les autres étagères étaient dédiées aux Tortues Ninja), c'est bien dommage.
Micro Machines, c'était aussi des jeux vidéo terribles, des courses vues de dessus à l'échelle des véhicules, qui proposaient une idée géniale sur consoles portables : le multijoueur à deux en simultanée sur la même console. Chaque joueur tenait un bout de la machine, et on ne pouvait que tourner à gauche ou à droite, les véhicules avançaient tout seul. C'était assez dur, mais indéniablement fun, le but étant d'aller plus vite que son concurrent pour qu'il ne soit plus sur l'écran, la difficulté étant que du coup, le joueur en tête ne voit pas ce qui lui arrive et peut se prendre un truc en pleine face, ce qui laisse le temps à l'autre joueur de le rattraper. Avec un joueur d'un niveau équivalent, ça donnait des parties très serrées, avec ce qu'il faut de mauvaise foi et de coup de putes à base de "je t'arrache la console des mains et tu vas perdre connasse" (je jouais avec ma soeur sur Game Gear).
Bon, et bien, Speedrunners, c'est un peu ça. Un jeu de course où le but est de distancer ses adversaires jusqu'à ce qu'ils quittent l'écran, mais c'est en deux dimensions, en vue de profil, et on incarne des mecs à pied. Donc c'est plus vraiment ça en fait.
Ajoutez à ça quelques bonus (roquette, grosse boule de feu qui roule, grappin qui chope le premier pour intervertir vos places, onde de choc...) et l'idée de gameplay toute bête qui rend le jeu tout de suite meilleur, un grappin pour s'accrocher à certains plafonds (ceux qui sont blancs, comme sur l'image en haut). Dans ce jeu, la maitrise du grappin, bien plus qu'une connaissance des niveaux, c'est la victoire assurée. Ca fait aller plus vite, ça évite de sauter pour éviter ces saloperies de piques (qui ralentissent énormément) ou de caisses (qui font trébucher le personnage) et ça permet d'atteindre des raccourcis, et rien que ça, ça suffit à faire la différence.
Parfois au début d'une course il y a la roulette des bonus aléatoires. Ca change un peu la donne, mais pas tant que ça. |
Quand la course dure un peu trop, ou dès la première élimination, les bords de l'écran rétrécissent, réduisant la visibilité pour le joueur de tête et mettant une grosse pression pour le joueur derrière. C'est une excellente idée, ça dynamise le jeu et donne des parties rapides, car il n'est pas rare de voir deux joueurs de niveau équivalent se tirer la bourre ; si ils sont bons, c'est agréable à regarder, si ce sont des quiches, ça peut devenir vite pénible.
Ouais, ce mec joue avec la chèvre de Goat Simulator. Je ne sais pas comment il a fait, elle n'est pas dans les personnages jouables. |
Il suffit de trois victoires pour remporter une partie. Le jeu propose un système de matchmaking pour le jeu en ligne qui n'est pas très clair. Chaque partie nous fait gagner des points, qui vont déterminer dans quelle ligue on va jouer, mais honnêtement, je n'ai pas compris comment ni on gagnait ces points ni combien on en gagnait, ni si ce système de ligue est efficace : je suis souvent tombé sur des brutasses qui ont mis des fessées à tout le monde. Reste que la communauté est plutôt sympa et fair-play. Il n'est pas rare de voir des joueurs en tête attendre que les autres le rattrapent, histoire de faire durer le plaisir, ou de laisser des petits commentaires sympas quand ils ont perdu. Après, j'ai peut être eu de la chance, je ne sais pas.
Quant au jeu en ligne avec ses potes, je ne sais pas si c'est possible. Hors ligne, y a pas de problèmes, à quatre c'est excellent, les insultes fusent dès la première manche (j'ai une règle : on mesure la qualité d'un jeu multijoueur à la hauteur de ses insultes), à condition d'avoir un écran assez grand, quatre manettes, et, surtout, quatre potes. J'ai pu y jouer à quatre chez Kamel e-Poulain, et lui il a tout compris : il offre des bières de qualité à ceux qui viennent chez lui, et des bières encore meilleures pour les vainqueurs. Ces soirées jeux vidéo affichent complet.
Le jeu propose également un mode solo pas très folichon, mais qui permet de se familiariser avec le gameplay et le grappin notamment (ai-je dit que c'était important le grappin?), et offre un challenge pas trop dégueu dans les derniers niveaux. Mais bon, on s'en fout, c'est en multi que ça se joue.
Y a une histoire pour le mode solo, racontée en bd, mais c'est pas très réussi. |
Alors tout n'est pas parfait. Je trouve la direction artistique bien cheap, avec des personnages assez inégaux et des circuits tristounets graphiquement (tristounets, mais bien foutus, même si il arrive de se planter et de foirer son raccourci parce que le level design est parfois confus). Il y a également peu de niveaux et peu de persos (depuis peu ils proposent d'incarner des youtubers connus contre de l'argent. Je ne vois pas l'intérêt, mais une partie des gains va à la lutte contre le cancer, donc j'imagine que c'est pour une bonne cause). La musique est immonde aussi, on se croirait dans l'émission Menu W9.
Mais gardons à l'esprit que le jeu est en early access, que c'est actuellement une bêta, et que c'est déjà très divertissant en l'état, donc j'ai hâte de voir le résultat final.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire