dimanche 27 janvier 2019

Just Cause 3 (pc, ps4 et xbox one)

Une bonne année.

Maintenant que cette obligation sociale est écartée (et malgré tout, toujours d'actualité, car la règle stipule que nous avons jusqu'au 31 janvier pour se souhaiter une bonne année), rentrons dans le vif du sujet, si vous le voulez bien.

J'ai un rapport conflictuel avec Just Cause 3.

Il faut savoir qu'à l'époque de sa sortie, j'avais bien aimé Just Cause 2 (je n'ai jamais joué au 1). C'était un monde ouvert joyeusement débile où tout explosait dans tous les sens, et qui se terminait par cette réplique finale absolument formidable, en hommage à un grand film du cinéma français : "Rico Rodriguez au pays des merguez!"




C'est là que je me rends compte qu'il en faut peu pour qu'un jeu me plaise.

La saga Just Cause, c'est l'histoire de Rico Rodriguez, un mec qui mène des révolutions à lui tout seul. Il bosse pour l'Agence, une agence, débarque dans une île dirigée par un dictateur, et il fait tout péter jusqu'à la libérer. C'est également peut-être un des plus gros génocidaires de l'histoire du jeu vidéo, mais je ne suis pas allé vérifier non plus.

Le jeu mise tout sur le grappin du héros et son parachute, combo qui lui permet de faire à peu près tout et n'importe quoi, et sur le plaisir régressif de tout faire péter à l'écran (et tout est hautement explosif dans ces jeux).

Just Cause 3 ne bouleverse donc en rien la formule, et applique finalement une recette qui a a peu près marché pour d'autres jeux: "plus grand, plus fort, plus con" (oui Saints Row, c'est à toi que je pense).

Pour tout dire, Just Cause 3 commence super bien, même si il triche un peu en utilisant un morceau que j'aime bien (il s'agit de la reprise de Firestater par Torre Florim, qui va particulièrement bien à ce début de jeu), les lettres du titre disparaissent comme soufflées par le vent sur les ailes du petit avion sur lequel notre intrépide héros est accroché, puis le jeu nous laisse la main, et là c'est le drame: mon pc n'est pas assez puisant pour faire tourner le jeu dans de bonnes conditions. J'ai tout quitté, refusant d'admettre l'inévitable, j'ai tourné en rond sur moi-même sur mon fauteuil à roulettes (je n'ai pas un si grand appartement), pour finalement me résoudre à lancer le jeu avec le curseur des graphismes sur qualité moyenne.


Ju Cause 3.
J'aimerais vous dire qu'à partir de là, c'est allé mieux. Si au moins je n'étais plus sous les 20 images par seconde, je me suis vite rendu compte que techniquement, le jeu est quand même sacrément à la ramasse. L'animation des personnages est raide, tout comme le gameplay, très brouillon, les visages sont inexpressifs, tout est très vide. Les décors ne sont pas mal, mais ce sont toujours les mêmes. Vous me lâchez dans l'île du jeu, Medici, je suis incapable de m'y retrouver, alors que j'y ai passé un moment. Vous me bandez les yeux, me paumez n'importe où à Los Santos, t'inquiète, je sais où je suis. C'est peut-être lié au fait que le jeu remplace la mini carte habituelle aux jeux ouverts par un compteur de vitesse.



Là, il y a trois grosses piles, divisées en plusieurs régions. Chaque région contient cinq ou six villages et bases militaires qu'il faut libérer (oui, c'est très répétitif). C'est le cas également dans la dernière île, qui fait quatre fois les deux autres réunies, en taille. Ben cette dernière île ne sert à rien. Elle est faite sur le même modèle que ses deux copines, mais comme elle est immense, elle est aussi incroyablement vide et chiante à parcourir. D'autant plus qu'il n'y a que très peu de missions scénarisées à y faire.



Il y a aussi les problèmes de cohérence, comme les ennemis qui apparaissent de nulle part, ou au contraire qui ne réagissent pas devant vous, ou encore la pluie sous un ciel bleu. Je ne vous parle même pas des pnj.

Ce n'est même pas le plus grave.

Le plus pénible, à mon sens, est l'incapacité du studio à raconter une histoire. 




Je me fiche que l'histoire soit nulle, et elle l'est ici, on flirte avec le nanar, mais ce n'est pas le sujet. Ce qui me gène, c'est qu'elle soit mal racontée. Les gars sont incapables de dérouler une histoire, d'introduire un personnage ou de faire monter la tension en vue d'un climax quelconque. Tout va vite, pour faire des économies j'imagine. A un moment, un des personnages centraux de l'histoire est blessé, toute la scène se passe en plan large qui filme le bateau sur lequel tout le monde se trouve, on entend juste les acteurs débiter leurs lignes de dialogue. Il n'y a même plus de mise en scène.




Ce qui n'est pas plus mal en vérité. Chaque cinématique, même la plus courte, apporte un temps de chargement.

Ah, j'espère que vos aimez ça les temps de chargement. 

Ca tombe bien, il y en a plein. Il y en a un quand on lance le jeu, pour se connecter aux serveurs Square Enix. Ca ne sert à rien de se connecter aux serveurs de Square Enix, si ce n'est à voir apparaitre de temps en temps, à droite de l'écran, des messages qui disent que Randomdu94 a battu notre record de chute sans mourir. Une fois qu'il y a eu ce temps de chargement, il y en a un autre, pour lancer votre partie. Celui-là est long aussi. Puis il y a tous ceux pour chaque activité que vous lancez, plus ou moins longs, mais toujours présents.



Mais à côté de ça, je ne peux pas dire que le jeu m'a déplu. Car ce genre de jeu se joue pour tenter des choses avec le moteur physique et les outils qu'il nous offre (ici, le grappin magique de Rico),et en ça, le contrat est respecté. J'ai par exemple tenter d'assassiner une cible en l'accrochant à un hélicoptère, pour varier les plaisirs. Mon objectif était de le trimballer en rase motte au milieu d'une ville et le faire s'éclater au milieu d'un panneau publicitaire. Bon, il s'avère que le poids du mec a fait un peu trop vriller mon petit hélico (c'est ma faute aussi, je l'ai trop fait balancer), qui s'est écraser comme un vieux flan sur le panneau publicitaire que je visais. C'était rigolo.

Les activités annexes sont toutes les mêmes. Elles permettent de débloquer des bonus, comme plus de munitions, des boosts de vitesse, etc.


Le jeu étant ce qu'il est, il ne peut pas se passer un instant sans qu'un truc explose de façon grotesque, ce qui amène parfois à des situations très marrantes. Ou navrantes, comme quand le boss final s'est écrasé tout seul avec son hélicoptère.









Si la maniabilité se montre très raide au sol (les motos sont affreuses à conduire, la caméra reste vissée au dos de Rico, le moindre virage, même léger, fait tourner tout l'écran, ça file une super gerbe), pour ne pas dire pénible, dans les airs, c'est très agréable. Les hélicoptères, les avions, et surtout la wingsuit du héros furent mes moyens de prédilection pour me déplacer dans l'île. Surtout la wingsuit, c'est très reposant, je me croyais dans Pilotwing.




Et le jeu offre quand même par moment quelques moments de bravoure pas désagréables. Dommage que l'on ait vécu les mêmes dans Just Cause 2.



Car c'est le plus gros reproche que je fais à ce jeu finalement. Il fait tout comme son prédécesseur, mais en moins bien.

Ou alors, comme mon pc, j'ai vieilli.

Dans les deux cas, c'est moche.


Adieu.