jeudi 1 avril 2021

Solitaire (pc, irl)

"Dedans avec les miens, 

Dehors en citoyen." 

Merci, sombre merde, mais as-tu pensé un seul instant à ceux qui étaient seuls, qui ne pouvaient pas être dedans avec les leurs ? 

Heureusement, The Great Mustache, phare dans la nuit de nos incertitudes, canot de sauvetage dans le naufrage de notre santé mentale, ilot de sérénité dans l'angoisse de nos existences soumises au bon vouloir d'un capitaine à la vue courte et au postiche vacillant, heureusement, disais-je, heureusement, lecteur mon ami, heureusement, The Great Mustache est là.

Il y a quelques semaines, je zonais sur Twitter (dont mon fil est constitué à parts égales de jeux vidéo, de gens qui ragent sur le gouvernement et d'animaux mignons) et je suis tombé sur une développeuse qui s'ennuyait et qui donnait des variantes au jeu d'échec, du genre "les pions se déplacent tous comme des cavaliers". Bien évidemment, très rapidement, car c'est Twitter, un homme est venu lui pénispliquer que les échecs étaient un jeu parfait qui n'avait pas besoin de ses changements de règles ineptes, ce à quoi un gars lui a répondu : gros calme toi, si les échecs sortaient aujourd'hui, personne n'y jouerait (un avis que je partage complètement).

C'est quelque chose que j'aime beaucoup : quand les règles d'un jeu bien connu sont tordues pour en créer un nouveau. Toujours dans le thème des échecs, il existe (existait ? Je ne sais pas si ça se fait toujours) le jeu de cartes Tempête sur l'échiquier, illustré par Florence Cestac, au principe très simple : à chaque tour, on piochait une carte qui ajoutait une nouvelle règle : les cavaliers deviennent des chameaux et se déplacent une case plus loin, les bords du plateau n'existent plus, ce genre de choses. C'était marrant, et ça pimentait bien les parties, surtout pour les joueurs mauvais comme moi. 

Je n'ai pas beaucoup d'exemples à donner, pour tout vous dire, mais j'ai découvert qu'un jeu connu de tout le monde connaissait ses variantes : le Solitaire.

Tout le monde connait le Solitaire. J'ai appris il y a peu, par quelqu'un que je ne citerai pas pour ne pas lui attirer d'ennuis, que le Solitaire était installé de base avec Windows pour apprendre aux gens à utiliser le cliquer/déposer de la souris (on apprend mieux avec le jeu - ça pourrait faire un slogan terrible pour l'Education Nationale). Aujourd'hui, quiconque fait un emploi de bureau maitrise cette technique à la perfection, et tue le temps en se faisant une petite partie de Solitaire.

Proposer un jeu différent à partir d'un jeu que tout le monde connait, pour lui donner un intérêt supplémentaire, une idée appliquée à tous les jeux depuis toujours, qui a fait ses preuves, et qui est très bien utilisée dans The Solitaire Conspiracy, un jeu développé par Bithell Games.

The Solitaire Conspiracy a une histoire. Une agence d'espionnage est en mauvaise posture, et nous avons été recruté pour sauver les meubles. Pour mener à bien nos missions, nous avons à notre disposition des groupes que nous devons utiliser intelligemment.

Dans les faits, c'est un jeu de solitaire, et les groupes sont des paquets de cartes.

Mais chaque groupe de carte a une couleur et un pouvoir, qui s'active une fois que l'as est dans la zone centrale, et qui peut être utilisé par chaque figure (valet, reine, roi) que vous jouez. Ce qui change complètement la donne - un pouvoir mal utilisé peut nous faire perdre, et donne tout le sel du jeu. Le mode histoire, gentiment ringard avec ses scènes filmées avec de vrais acteurs, se joue tranquillement, et permet de débloquer d'autres modes de jeux qui offrent un peu plus de challenge (temps limité, nombre de déplacements limités, ce genre de trucs).

La direction artistique est complètement dans le thème, sobre et efficace, avec une musique discrète qui s'emballe un peu quand vous enchainez les déplacements fructueux, j'aime beaucoup ce jeu et j'y reviens régulièrement, quand j'ai cinq minutes à tuer ou que je dois envoyer un mail administratif chiant.

Une partie typique : les cartes mélangées de chaque côtés de la zone centrale à remplir dans l'ordre ascendant.
Quand vous lancez une partie, les cartes se distribuent avec classe

Un scénario aux ramifications tentaculaires

Des retournements de situations maboules avec des acteurs au top

La carte du monde sur laquelle on choisit nos missions.



 

Solitairica (Righteous Hammer Games) part lui dans une toute autre direction : c'est un jeu de bagarre dans un univers de fantasy. On choisit une classe (au début on en a qu'une), puis on affronte des ennemis sur le chemin, et pour les battre, on utilise les cartes sur le principe du solitaire : on a un paquet unique, l'ennemi en face a plusieurs piles de cartes, et en fonction de ce qu'on retourne de notre paquet, on peut vider les piles de l'adversaire. Avec des petites subtilités, comme par exemple les bonus que nous accordent certains types de cartes et les capacités de la classe de notre personnage.

Je n'ai pas d'images à vous montrer car j'ai le jeu sur l'Epic Game Store (il était gratos), et ces génies de chez Epic sont très doués pour la rétention des joueurs, mais un peu moins pour créer un lanceur capable de faire des captures d'écran.

Sachez néanmoins que ce jeu m'a moyennement plu : je le trouve beaucoup trop soumis au hasard, et les animations sont lentes, même en les accélérant dans les options. Chaque carte qui se retourne mets des plombes, l'attaque de l'adversaire met des plombes, même lancer un combat met des plombes. Tout ceci est évidemment très relatif, mais on parle d'un jeu de carte, on veut que les cartes se retournent vite quoi.

Par contre je pense que ce jeu est beaucoup plus agréable sur téléphone portable et se prête bien mieux à cette plateforme.


Un petit dernier, pour la route, et histoire de dire que j'ai mis trois jeux : Nerts ! Online.

Nerts ! Online, c'est le solitaire, mais en multijoueur en ligne. 

C'est super marrant. 

Le but est toujours de se débarrasser de ses cartes, mais la zone centrale est commune à tous les joueurs. Il faut donc aller vite, très vite, chaque hésitation est fatale et mène à une défaite certaine (il y a un système de points). Je suis incroyablement nul à ce jeu, mais il m'amuse beaucoup, et je vous invite à aller jeter un oeil dessus : il est gratuit. Développé par Zachtronics (des gens qui font des jeux de gros nerds mais que j'aime beaucoup), c'est un jeu auxquels les employés jouaient entre eux, et comme ils se marraient bien, ils ont décidé de faire profiter le monde de leur talent.

Je ne peux prendre des captures d'écran qu'au début de la partie, après j'ai plus le temps, ça va trop vite.

Matez moi ces scores de loser (je suis hot.biscuit)


C'est tout pour aujourd'hui, prenez soin de vous surtout. 

Bisous.