dimanche 1 novembre 2020

Return of the Obra Dinn (pc, mac, xbox, playstation, nintendo)

 Yarrr, les culs rouges ! Videz-moi la cambuse, ce soir on va bambocher comme jamais, je ne veux personne dans ses branles, la coquerie va tout donner, le pétun est à volonté et le tafia coulera à flot, le tonnelier est de la partie, ce soir la chasse-partie est que tout le monde bourlingue jusqu'à valdinguer ! Ecrevisses de rampart !

Bon j'arrête là, je m'agace tout seul, on sent bien que je parle pas bien le pirate.

Pourquoi cette introduction foireuse ? Car aujourd'hui, mes frères de la côte (c'est plus fort que moi, ils ont des expressions trop cool aussi), je vais vous parler de Return of the Obra Dinn, un jeu d'enquête dans le milieu des assurances, et si il y a bien des vrais pirates qui nous pillent aujourd'hui, c'est bien les assureurs, j'ai raison ou j'ai raison ?



Dans Return of the Obra Dinn, nous sommes une inspectrice (ou un inspecteur, c'est choisi aléatoirement en début de partie, lors de ma première j'ai eu une femme, alors je reste là-dessus si ça vous va) au service des la Compagnie des Indes Orientales, qui doit enquêter sur ce qui est arrivé sur le navire Obra Dinn, perdu au milieu des flots et vide de toute âme.

 

Pour nous aider dans cette entreprise, une montre à gousset, et un carnet ayant appartenu à Henry Evans, chirurgien de bord, qui nous demande de faire la lumière sur les évènements, et sur lequel sont indiquées de précieuses informations, comme la liste des membres d'équipage, plusieurs dessins avec leurs portraits, et d'autres trucs. Le carnet est séparé en dix chapitres, et ça va être à nous de les remplir.

Il y a soixante personnes à trouver. Pour certaines, c'est plus dur que d'autres. Le jeu ne nous prend jamais en traitre, et si j'ai pu avoir quelques trouvailles hasardeuses, tous les éléments sont entre nos mains.

 

La montre à gousset a une propriété particulière : quand vous l'approchez d'un cadavre, on voit l'instant précis où la personne est morte, ainsi que son environnement immédiat. Le jeu va tourner autour de ça : trouver un mort, scruter les indices pour déterminer son identité, et passer au suivant. C'est donc un pur jeu de déduction, de logique et d'observation, qui m'a obsédé tout le temps où j'y ai joué (une obsession de courte durée hein,j'ai fini le jeu en dix heures, essentiellement parce que je ne suis pas très fufut', la moyenne est plutôt entre 4 et 6 heures).


Les images ne rendent pas honneur au jeu (il faut vraiment le voir en mouvement), mais la direction artistique est incroyable, ce jeu est d'une beauté folle, un pixel art en deux couleurs (blanc et pas blanc) qui rend chaque séquence mémorable, dans laquelle on prend un réel plaisir à déambuler pour traquer le moindre indice. L'auteur du jeu, Lucas Pope, a voulu rendre hommage aux premiers jeux d'aventure graphique bichrome, mais avec les moyens d'aujourd'hui.

Lucas Pope s'est fait connaitre avec Papers, please, un jeu que je trouve excellent mais auquel j'ai très peu joué car il me déprime profondément (on incarnait un mec à la frontière d'un état fictif totalitaire, et il fallait décider qui on laissait entrer, tout en gérant sa vie de famille, quelle angoisse), et ce qui m'épate avec lui, c'est qu'il fait ses jeux tout seul. Là les seuls noms qu'il y a au générique autres que le sien sont ceux des doubleurs et des traducteurs.

Et sans vouloir glorifier le mythe du gars qui fait tout tout seul dans son garage, je dois dire que je suis assez admiratif devant le résultat. Du coup ça donne envie de créer des trucs quand je joue à ce genre de jeux, ça me rend tout foufou, alors je commence à lire des trucs sur le net sur comment développer un jeu, puis je me rends compte à quel point c'est du travail et c'est chiant, alors je retourne sous ma couette.

Bien sûr, il y a un kraken.

Quand on trouve un corps dans un flashback, une petite fumée nous indique où le trouver dans le présent.

Je vous ai parlé du kraken ?

 J'ai fait le jeu sur Switch, sur lequel il tourne parfaitement, et je l'ai relancé sur pc pour pouvoir faire des captures d'écran : ce qui illustre cet article provient de la première demi-heure de jeu, donc pour les allergiques au spoil, je n'ai rien dévoilé.

Morbleu, ruffians ! Il fait clairement partie de mes gros coups de coeur de ces derniers temps, et si vous n'êtes pas réfractaire au genre, appareillez.