samedi 18 octobre 2014

Bastion (disponible sur TOUTES les plateformes, sauf celles de Sony)

Sans qu'il y ait de raisons particulières à ça, j'aime bien le mot "bastion". Sa sonorité, ce qu'il m'évoque. D'ailleurs, le rappeur de la rue n'a-t'il pas scandé un jour : "Si tu viens dans mon bastion / Il y aura de la baston / Le perdant se fait péter le fion"?

Bien sûr que non.

L'été est une période où il ne se passe pas grand-chose, et qu'à titre personnel je n'aime pas tellement. Il fait chaud et ma peau de blond vaguement rouquemoute s'accommode mal du soleil. En plus y a pas grand chose au ciné, à part un ou deux blockbusters, et les jeux vidéo qui sortent au mois de juin sont au mieux sympathiques, mais surtout finis à la mi-juillet. Alors certes, c'est une excellente occasion d'explorer plus en avant ou d'achever certains titres commencés plus tôt dans l'année, mais parfois ça ne suffit pas, on veut de l'inédit, de l'aventure et de la découverte. Le monde du jeu vidéo est une grosse biatch avide où une nouveauté chasse l'autre (et maintenant que je le réalise, un peu comme le monde de la littérature, de la musique ou du cinéma finalement).

(Je réalise aussi que ce blog parle assez peu de jeux récents, donc vous pouvez tenir compte du paragraphe précédent, ou l'oublier rapidement et continuer la lecture tranquillou)

Puis par un bel été de 2008, Jean-Michel Microsoft a dégainé le Summer of Arcade. Le Summer of Arcade, c'était une sélection de cinq jeux plus ou moins indépendants, qui sortaient au milieu de l'été, à raison d'un par semaine. Finis, les après-midi passés à courir la gueuze ou à cramer sur la plage. A partir de ce moment là, l'été allait se passer devant sa télé, une manette à la main, car le Summer of Arcade, c'était pas du foutage de gueule les poulets. C'est une opération qui s'est répétée chaque été jusqu'à s'arrêter sans raison après la session 2013 (qui ne comptait que quatre jeux. Hasard? Coïncidence? Rien à voir?), et vous pouviez être sûr d'y trouver au moins une petite bombe. Braid? Castle Crashers? Trials HD? Limbo? Hybrid? Tous viennent du Summer of Arcade, et il n'y a que moi qui ai aimé le dernier titre cité, car je n'étais pas trop mauvais. Je vais même dire que j'étais plutôt bon, et plutôt du genre à être le mec qui faisait gagner mon équipe. 

La plupart du temps.

Ce dont tout le monde se fout.

Bref, Bastion est sorti lors du Summer of Arcade de 2011, qui fut un bon cru. Mais Bastion c'est quoi? Parce que je papote, raconte des trucs du passé oublié, me la raconte sur des titres dont tout le monde se fout, fais des rimes improbables, mais je ne parle pas du jeu. Serait-ce parce que je n'ai pas grand chose à en dire? Ah ah ah, mais non voyons, hé hé... Hum.

BASTION!



Bastion est un jeu que ses développeurs, Supergiant Games, dont c'est le premier jeu, rangent dans la catégorie action-rpg. Je ne vais pas les contredire, ils savent très bien ce qu'ils font. On combat donc des méchants, pif! paf! on se fait de l'expérience, on gagne des niveaux qui nous permettent d'utiliser certaines compétences, on trouve des nouvelles armes, on attaque de nouveaux méchants, l'action-rpg quoi.

Mais là où ils sont forts chez Supergiant Games, c'est dans la direction artistique et la façon de raconter leur histoire. Le jeu est magnifique, très coloré, accompagné par une bande originale du tonnerre, qui donne au jeu une ambiance western post apo étonnante, avec en prime un narrateur qui commente tout ce que fait le joueur (qu'il appelle le Kid. Oh purée, j'ai toujours voulu qu'on m'appelle le Kid).

Le décor apparaît au fur et à mesure que l'on avance, des parties descendent du ciel où montent des abysses pour se greffer à la route principale. Une très bonne idée, et bien exécutée.

Et voilà le gros point fort du jeu : le narrateur. Logan Cunningham est l'acteur qui prête sa voix, et le mec a une diction de cowboy BG qui colle parfaitement au sujet. Il nous accompagne tout au long de l'aventure, et les rares moments où il parle pas, on regrette presque son silence. Quand on se vautre lamentablement, il y va de son petit commentaire, quand on ne fait rien aussi, c'est assez interactif et dans l'ensemble on ne voit pas trop les scripts qui vont déclencher le moment où il prend la parole.

C'est une façon originale de développer l'histoire, et on y prend vite goût : on avance pour savoir ce qu'il va nous dire sur tel ennemi, ou tel lieu, ou encore si il va nous faire une révélation fracassante sur l'histoire. Histoire qui ne casse pas trois pattes à un canard, certes, mais qui reste sympathique, et bien plus mélancolique que les images colorées ne le laissent supposer au premier abord.

Le Bastion, sorte de hub où l'on revient entre chaque zone. On débloque au fur et à mesure les bâtiments sur les côtés.

Enfin tout ça c'est si vous êtes bon en anglais. Pas de VF pour ce jeu, seulement des sous-titres, et parfois, dans le feu de l'action, on se concentre plus sur ce qu'il se passe à l'écran que ce qu'il s'y dit. Rien de rédhibitoire, mais il n'est pas rare de rater une information importante lors d'un moment un peu tendu dans le jeu. Ces moments restent rares, car le jeu est assez facile et pas très punitif. Ce qui n'est pas grave, ce n'est pas un jeu qui se joue pour le challenge, mais pour l'aventure et le plaisir de la découverte. 

Le but du jeu est de ramasser des morceaux de trucs pour réparer le Bastion. Là, c'est la pierre rose en bas à gauche.

On en voit la fin au bout d'une huitaine d'heure très agréable. Le jeu n'est pas exempt de défauts : le bestiaire n'est pas très développé, la maniabilité, notamment, est un peu lourde et peut surprendre au départ, et il est aussi un peu pénible de devoir équiper obligatoirement une nouvelle arme toute naze à la place de notre pétoire de malade suréquipée quand on en ramasse une (en plus il n'y a que deux slots disponibles, et on ne peut pas changer d'arme à la volée, il faut aller dans une boutique spéciale pour ça, du coup il n'est pas rare de se retrouver avec deux armes de jets par exemple).

Ouais, j'ai expliqué tout le gameplay dans les légendes des screenshots. C'est ça The Great Mustache, un blog où il est important de lire les légendes des screenshots.

Mais rien de nuisible au point de m'empêcher de reprendre une partie en New Game +.

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