dimanche 10 septembre 2017

Binary Domain (pc, xbox 360, ps3)

Sorti en 2012, tristement célèbre pour son doublage catastrophique, Binary Domain a néanmoins la réputation d'un jeu connu pour les mauvaises raisons, aux thématiques intéressantes, et plutôt honnête en termes de gameplay. Du moins selon ceux qui y ont joué.




Sur The Great Mustache, on aime bien rétablir la vérité, et on n'hésite pas à ruer dans les brancards, quitte à se mettre à dos toute une frange bien-pensante de l'intelligentsia parisienne. OUI MONSIEUR, on assume sur The Great Mustache, on dit tout haut ce que les gens pensent tout bas, on n'a pas peur. 

Binary Domain, c'est l'histoire d'un futur pas très lointain, genre 2080, où le monde va mal. Stress, pollution, chute de cheveux, pour épauler une humanité complètement dépassée par les évènements, deux entreprises concurrentes, Bergen et Amada, ont crée des robots. Plein de robots. Des petits robots, des gros robots, des robots humanoïdes, des robots animaloïdes, et même des robots plantoïdes, mais là je m'avance peut-être. Amada a accusé Bergen de lui avoir volé des brevets, ce qui aurait causé sa perte et propulsé Bergen au rang de leader mondial de la robotique. L'arrivée des robots a amené à la création de nouvelles lois, et notamment la Nouvelle Convention de Genève, qui dit, entre autres, qu'on n'a pas le droit de créer des robots qui ressemblent trop aux humains, parce qu'après on sait plus trop où on en est.

Le jeu commence au moment où quelqu'un ne respecte pas trop la Nouvelle Convention de Genève du Turfu, puisque des keums qui pensaient être des humains réalisent on ne sait pas trop comment que ce sont en fait des robots, et ils n'aiment pas beaucoup ça. Tous les soupçons portent sur Yoji Amada, des industries Amada, qu'on n'a pas vu depuis 50 ans, mais qui serait le seul mec assez balaise pour créer ce genre de robots. Du coup on envoie une force spéciale de la police du futur enquêter à Tokyo en toute discrétion, et nous incarnons un membre de cette équipe, Dan Marshall.

Comme Dan Marshall est un nom générique au possible, le jeu tente de l'épaissir en lui donnant un passé mystérieux : il aurait le surnom de Le Survivant, car il a survécu à des trucs (et tous les PNJ vous le rappelleront à un moment ou un autre de l'aventure : "Ah, tu n'as pas volé ton surnom de Survivant!" ou encore "C'est pas pour rien qu'on t'appelle Le Survivant, ça non!"), et il déteste les robots. Mais, genre, profondément. Comme il le dit lui-même, "parfois je les appelle même... TAS DE FERRAILLE." Juste pour vous montrer que le mec est capable d'être virulent.

Dan et Big Bo, les winners de service.

Dan fait équipe avec son super poto Roy Boateng, qu'on appelle Big Bo, parce qu'il est grand et gros. C'est le Noir de service, il fait des blagues et a une grande gueule, comme dans tous les buddy movies du monde. Mais au niveau de la qualité de ses vannes, on est plus proche de Samurai Cop que de L'Arme Fatale. Au fil du jeu on croise d'autres personnages bien stéréotypés, une Anglaise moche, son compatriote au sale caractère, une Chinoise mignonne qui ne dévie pas de ses objectifs, et un robot Français, mon préféré.

L'Anglaise moche.
Le Français et la Chinoise entourent bien Le Survivant.
Lors de l'aventure, le jeu nous propose souvent de choisir deux mecs parmi ces gugus pour nous accompagner, pendant que les autres prennent un chemin alternatif, et nos relations avec eux vont évoluer au fil du temps : ils apprécient quand on fait des actions cools, comme des tirs à la tête, ou quand on les réanime, et sont moins content quand on fait des choses uncools, comme leur tirer dessus. Je n'ai pas eu l'impression que ça servait à grand chose, mais l'idée n'est pas mauvaise. En soit, le jeu est vraiment le jeu de tir objectif de base, comme il a pu en pulluler sur la génération ps360, auquel il tente d'ajouter des petits trucs à lui, comme la possibilité d'acheter des modifications et d'en équiper les personnages pour améliorer certains traits (rechargement plus rapide, dégâts plus élevés au corps à corps, etc.) ou encore le fait de donner des ordres directs à vos coéquipiers au micro. Ce qui serait presque bien si ça marchait, mais comme le jeu peine à reconnaitre les six mots de vocabulaire qu'on lui a appris, j'ai vite arrêté d'utiliser cette option. J'en avais marre de gueuler OUI ou NON devant mon écran pour entendre les PNJ me dire qu'ils ne comprennent pas ce que je veux.

C'est comme ça qu'on modifie nos persos. On rajoute des bidules de couleur dans un espace de six cases, chaque modification prenant un certain nombre de case. C'est pas mal, mais très basique.
A part ça, tous les poncifs du genre sont passés en revue : les phases en voiture où mitraille tout ce qui passe à portée de balles (ça arrive plusieurs fois, mais jamais deux fois dans la même voiture, on ne peut pas lui enlever ça), le moment où on pilote un robot qui défonce tout, l'escapade aux commandes d'un véhicule farfelu (ici : un jet ski), les couloirs qui mènent à une zone plus ouverte qui débouche sur un boss... Rien de neuf.

Un couloir.
Une zone ouverte
Un jet ski.
Dans un robot.
Toujours dans le même robot, mais en rose c'est plus chouette.
Pareil pour le gameplay, à part les petites subtilités évoquées plus haut, rien de bien exaltant. C'est assez mou pour tout dire. On tire avec des armes un peu nazes, on se met à couvert, derrière un muret... Les animations ne sont pas très bonnes : il faut voir Dan avancer avec un minigun (il avance plus vite le mouvement de ses pas), ou encore grimper à un escalier. 

Et encore, tout ceci n'est pas très grave au fond. Il y a plein de jeux que j'aime beaucoup et qui n'ont pas réinventé la roue, mais qui compensaient par une bonne histoire, ou une bonne ambiance. Là ce n'est pas le cas. L'histoire est nulle. Au-delà des problèmes d'écriture des personnages (à part le robot français, et peut-être le flic japonais, il n'y a personne à sauver), le jeu ne raconte rien et le raconte mal. Quand je lis les critiques sur Steam qui le comparent à Blade Runner, ça me rend fou. Tous les clichés de la robotique sont évoqués, et quand le scénario prend des risques en tentant de l'inédit, il se vautre dans le ridicule le plus total (j'ai éclaté de rire quand on apprend les origines de la Chinoise). Les retournements de situation sont grotesques, et je ne comprends pas les motivations des personnages, qui passent leur temps à dire des gros mots (ce qui ne me gène pas habituellement, mais là ça tombe toujours à plat, pas aidé par le doublage à chier). Pour tout dire, j'ai même de la peine pour les robots qu'on traque.

L'autre Français. Il est ridicule, il m'a beaucoup fait rire, mais on le voit peu.


Le mec à gauche, je le déteste.
Mais regardez-moi cette gueule de con.
Bon, il y a quelques scènes réussies, et les gros robots boss (des... ROBOSS) ont un look plutôt sympa, mais ça ne sauve pas le jeu.

Un boss bien marrant, en terme de design.
Une triste histoire.
"C'est trop calme ici..." OH LA LA JE ME DEMANDE CE QUI VA SE PASSER.
Le mec observateur.
LA scène réussie du jeu.
Et en plus c'est moche, mais ça je pense que tout le monde l'a bien vu.

Le jeu date de 2012. Deux ans plus tôt sortait Vanquish, un des meilleurs jeu de tir de la décennie, et il surpasse Binary Domain dans tous les domaines, alors qu'il a aussi une histoire un peu concon.


Donc mon conseil du jour : jouez à Vanquish. Il est ressorti sur pc, il n'y a pas longtemps.

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