mercredi 17 janvier 2018

Wolfenstein : The New Order (pc, playstation 3, playstation 4, xbox 360 et xbox one)

Pour commencer, The Great Mustache vous souhaite une excellente année 2018. Du point de vue vidéoludique, 2017 aura été une année incroyable, essentiellement grâce à la Nintendo Switch (que je n'ai pas) et ses deux jeux majeurs que sont Zelda Breath of The Wild (je l'ai fait sur Wii U et il s'est hissé sans effort dans mon panthéon perso des meilleurs jeux auxquels j'ai joué) et Super Mario Odyssey (que j'ai pu essayer chez un copain, bisous à lui), ou encore d'autres petites bombes comme Persona 5 (meilleur rpg japonais de la vie). Pour le reste, 2017, c'était comme les années précédentes: pas top. C'est pourquoi, bien que plutôt réfractaire à cette tradition idiote, The Great Mustache va prendre des résolutions pour cette année à venir.

La première, voeu pieux, est de mettre à jour plus régulièrement ce blog. Au moins une fois par mois.

La seconde, c'est que sur The Great Mustache, on ne va plus avoir peur de nos opinions. Parce qu'il y en a marre de ces années pas top. Alors on va réagir.

Dont acte, dès maintenant, avec une critique sans filtre de Wolfenstein: The New Order. 

Au risque de passer pour un gros con à contre-courant de la pensée actuelle dominée par les intellectuels fragiles comme Alain Finkielkraut, je n'aime pas tellement les nazis.

Et tant pis si j'ai des problèmes, mais je vais aller plus loin: je ne les aime pas du tout. Sur The Great Mustache, on n'a plus peur des prises de position, et si on perd des lecteurs qui ne sont pas d'accord, j'en assume les conséquences. Zut à eux.

Donc, quand un (énième) reboot de Wolfenstein est sorti en 2014, même si je n'en attendais pas grand chose, j'étais content. Dessouder du nazi par grappes de douze est un petit plaisir vidéoludique qui me pose peu de cas de conscience, en ce qui me concerne, et de manière générale, c'est un méchant que j'aime bien retrouver dans les produits culturels que je consomme, que ce soit dans les bandes-dessinées avec Hellboy, ou le cinéma avec Indiana Jones (pourquoi Indiana Jones 4 est-il si mauvais? Parce que les méchants sont des communistes. Entre autres). Il y a beaucoup de raisons à cela. Je pense qu'une des plus forte est que le nazi est l'être humain le plus inhumain et qu'il peut mourir salement, il l'a bien cherché (une analyse très poussée, je vous le concède, c'est du bon boulot journalistique que je viens d'accomplir. Je vais me prendre un verre et une clope, je ne les ai pas volé).

Exemple de mort sale pour un nazi.

***

Fin 2017, au détour d'une promotion alléchante et à nouveau attiré par le jeu avec la sortie de sa suite à la rentrée scolaire, je me décide à l'acheter.

Wolfenstein : The New Order nous met dans les bottes épaisses de ce bon vieux William Joseph Blazkowicz (héros de tous les Wolfenstein canoniques, et que tous ses copains appellent BJ, pour Blow Job je pense). Le premier niveau de jeu se passe au début des années 40, alors que les alliés lancent une offensive majeure sur une île stratégiquement importante pour le Troisième Reich, puisqu'elle abrite son plus grand scientifique.

On commence dans un avion, et on est mal barré, puisqu'il y a un grand trou dans la carlingue.

L'occasion pour le jeu de nous apprendre les bases du gameplay à travers des évènements scriptés et des scènes d'actions spectaculaires. Du très classique, rien de révolutionnaire là-dedans. On peut s'équiper de deux armes similaires à chaque main (double fusil à pompe par exemple), et, truc pénible, il faut appuyer sur un bouton pour ramasser les armes, les munitions et les trousses de soin. Oui, des trousses de soin, la vie ne remonte pas toute seule en se planquant dix secondes derrière un mur en contreplaqué à l'épreuve des balles. Je sais que ça peut faire peur comme ça, d'autant plus que le menu de réglage de la difficulté met la pression au joueur en le traitant de gros bébé dans les niveaux de difficulté les moins élevés, mais il s'avère qu'en mode normal, le jeu n'a rien de compliqué, et que des objets redonnant de la vie, on en trouve partout, tout le temps. Le jeu propose cette idée, pas mal d'ailleurs, de surcharger sa limite de point de vie : vous avez 100 points de vie, vous ramassez une trousse de 40, vous passez à 140 pendant un temps limité, puis tout va redescendre à votre maximum autorisé avant la surcharge.

Je ne sais pas si j'ai été clair.

Bref.

On peut faire des glissades, ce qui ne sert à rien, on peut également tirer en faisant ces mêmes glissades, ce que je n'ai jamais eu l'occasion de faire. Wolfenstein propose aussi des petites séances d'infiltration, où il faut tuer des officiers silencieusement pour éviter qu'ils n'appellent des renforts lourdement armés. Ces séquences n'apportent rien de spécial, l'intelligence des ennemis étant toute relative, c'est plutôt simple et n'offre que peu de challenge. Bon, je dis ça, j'ai énormément joué furtif dans le jeu, car je suis assez mauvais.

Là je suis furtif dans un couloir vide, triste et moche.

Il y a aussi un arbre de compétences, qui se débloque en fonction des actions que l'on effectue. C'est une excellente idée, assez naturelle en jeu. Par exemple, je n'utilise jamais les grenades dans les fps (je me sens obligé de regarder leur explosion, ce qui me met à découvert, quand je ne me fais pas simplement tué par le souffle), donc toute cette partie de l'arbre  de compétence n'a pas bougé, par contre, comme je jouais comme une petite raclure qui tue tout le monde de dos en douce, j'ai pu avoir plein de chouettes bonus, comme une marche accroupie rapide, une course silencieuse, etc.

Heureusement, on fait équipe avec Hugh Laurie.
Au niveau de la direction artistique, le jeu a de bons moments.
Regardez-moi cette bonne tête de nazi. On prend plaisir a détester un mec comme ça.
Je vous épargne les détails de l'histoire, mais le premier niveau ne se passe pas comme prévu: Blazko se retrouve dans le coma pendant une quinzaine d'années. C'est une des bonnes idées du jeu : le situer dans les années 60, dans une dystopie où l'Allemagne nazie a remporté la seconde guerre mondiale et dirige le monde. Après, je vais être honnête, ça ne se voit pas beaucoup. J'aime vraiment la direction artistique du titre, mais l'histoire pourrait se situer en 1950 ou continuer en 46, il n'y aurait pas de différence au niveau du design général. Pareil pour certains lieux visités: qu'on soit en Croatie ou à Berlin, pas de différence, et il manque parfois d'une petite cinématique de transition pour mieux expliquer où on est et comment on est arrivé là.

Après, rien de nouveau, c'est un FPS linéaire, qui alterne missions musclées et moment tranquilles dans la base des résistants, dans laquelle on peut se balader, parler aux autres membres de l'équipe, accomplir de menues missions qui n'apportent pas grand chose, si ce n'est une certaine respiration bienvenue dans ce titre assez rythmé et bien bourrin dans ses phases de shoot.

La base secrète, dont j'adore l'architecture.
 Au départ, je ne vais pas vous mentir, le titre m'a surpris dans sa façon de raconter son histoire. Blaskowicz commente de sa grosse voix désabusée ce qui se passe en jeu, du genre "la guerre c'est moche et la paix c'est beau", de façon très sentencieuse (excellente VF par ailleurs, Blaskowicz étant doublé par le regretté Patrick Béthune, qui était le doubleur de Kiefer Sutherland), et en même temps nous montre des situations grotesques avec des ennemis aux looks improbables. Au début je trouvais que le jeu avait le cul entre deux chaises, puis finalement il trouve un certain équilibre, et assume pleinement son côté série B (j'aime notamment comment est traité l'aspect "one army man" du héros), tout en proposant quelques scènes tendues, au malaise palpable. Comme celle du train, dans le premier tiers du jeu, où on croise au wagon bar deux hauts-gradés nazis, une vieille dégueulasse et son toy-boy. C'est juste un dialogue, il y a peu d'interaction en vérité, mais c'est là que le jeu m'a pris.

La scène du wagon bar.
Emmanuel et Brigitte Macron
Bon, comme quasiment tous les jeux, il y a des trucs à collectionner et à ramasser. Et comme dans tous les jeux, la plupart ne servent à rien, mais les coupures presse sont chouettes et étoffent l'univers. On peut ramasser quelques vinyles également, qui proposent des morceaux vraiment sympa.
A noter également, une certaine qualité dans la mise en scène des cinématiques, et une bande originale très sympa. J'aime beaucoup les préparatifs qui précèdent les missions d'envergure, montées comme un film de braquage.


Et enfin, à défaut d'être original, le jeu est assez généreux en situations (on voyage à travers l'Europe et on va sur la Lune) et ne fait pas l'impasse au nom du fun vidéoludique quand il s'agit de montrer le nazisme dans ce qu'il a de plus dégueulasse, même si ça reste assez superficiel.

Manu et Brigitte au camp de travail.
Ta mère.
Très cool base lunaire au look retro science-fiction bien marqué.
C'est une des armes dont ils sont le plus fier dans le jeu, une sorte de laser à découper/canon laser, mais qui dans les faits sert peu. Là j'ai découpé une bite dans du métal, je ne sais pas si ça se voit.
"Tout va bien se passer, Dave."
Un boss impressionnant, mais très facile et pas très intéressant à battre.
Franchement, si vous voyez ce jeu pas cher, prenez-le. Ce sont douze heures agréables que l'on passe, à défaut d'être réellement mémorables, mais qui offrent quelques moments de bravoure. Encore une fois, Wolfenstein: The New Order ne réinvente rien, mais ce qu'il fait, il le fait bien. C'est un jeu purement solo (et pour un FPS, ça devient rare) bourrin et défoulant, et je n'en attendais pas plus de lui.

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