mercredi 25 avril 2018

Into the Breach (pc)

Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais en décembre 2014, j'étais jeune, j'étais beau et je n'avais pas encore de cheveux blancs, insouciant face à la vie et au futur électoral qui allait s'abattre sur la France et le monde, et j'avais fait une critique de Faster Than Light, dans laquelle je disais, pour faire court, qu'il fallait jouer à ce jeu. Je le pense toujours. Il faut jouer à Faster Than Light.

Mais il faut surtout jouer à Into the Breach, des mêmes développeurs (Subset Games).

On est gâté au niveau jeu vidéo en ce début d'année (ah, bah ça ne peut pas être pourri partout hein), il n'y a que des tueries qui sortent, mais là, pour moi, avec Into the Breach, on a le jeu de l'année. 

Merci de m'avoir lu, à bientôt sur The Great Mustache!


Oh, pardon, vous voulez savoir pourquoi? Il faut que je me justifie maintenant?

***
Je vais vous faire une confidence. J'ai bien aimé le film Pacific Rim (le premier, je n'ai pas vu sa suite). Je suis pleinement conscient des défauts qu'il a, mais, dans la mesure où le film m'a offert ce que je voulais et que je n'en attendais pas autre chose, à savoir des méchas géants qui se mettent sur la gueule avec des kaijus, je suis content car j'ai passé un moment divertissant devant l'écran. Peu de blockbusters m'offrent ce genre de satisfaction aujourd'hui.

Bien, maintenant que vous savez ça, et que vous trouvez que je suis un gros naze, on peut continuer sereinement.

Si je précise tout ça, c'est parce que Into the Breach, c'est, entre autres, Pacific Rim x jeu d'échec (développé par des gens intelligents, pas les feignasses qui ont fait le jeu de baston nul à chier tiré du film). A la tête d'une troupe de trois robots géants, vous devez combattre des créatures insectoïdes gigantesque. Voilà grossièrement le but du jeu.

Les quatre îles, chacune avec son ambiance.

Chaque île est dirigée par un mec. Lui il est sympa.

Mais ça va plus loin que ça. J'ai rarement vu un jeu dans lequel l'histoire est autant liée à son gameplay. C'est un jeu tactique au tour par tour, dans lequel, pendant votre tour, vous savez quelle va être l'action de l'ennemi lors de son tour de jeu. Pourquoi? Car nos méchas viennent du turfu pour sauver le présent du passé. Du coup, ils savent ce que les méchants vont faire à l'avance, car c'est une bataille qui a déjà été menée sur cette ligne temporelle.

Loin de simplifier chaque combat, cette particularité de gameplay crée au contraire une tension de malade mental à chaque combat.

 Dans le même ordre d'idées, à chaque bataille, on peut recommencer un tour, dans le jeu c'est comme si ils remontaient le temps, mais on ne peut le faire qu'une fois, car ça consomme de l'énergie. C'est très malin.

L'aire de jeu est découpée en cinq île (quatre île principale plus l'île finale), que l'on débloque au fur et à mesure de nos victoires. Il faut savoir que plus on avance dans ce jeu, plus ça devient dur, sachant qu'à la base, c'est bien rude.

Chaque île est découpée en différentes zones, qui sont autant de cartes sur lesquelles on va combattre les Veks.


Les différentes zones d'une île, avec les potentielles récompenses à la clef. Comme vous pouvez le voir, j'ai eu tous mes objectifs. Et ouais les gars.


Car il ne s'agit pas tant d'éradiquer la menace Vek sur chaque carte que de tenir le coup pendant cinq tours. Chaque affrontement se joue sur une carte de 8x8 cases, sur laquelle se situent des immeubles d'habitations. L'objectif est de ne pas se faire détruire ces immeubles. Chaque destruction par l'ennemi entrainera la perte d'un point ou plus dans la jauge de power grid, et si celle-ci tombe à zéro, c'est perdu pour cette ligne temporelle, vous devez recommencer. Il y a aussi différents objectifs annexes, qui permettent de gagner un point de grid power ou une étoile de réputation, qui varient d'une partie sur l'autre. Il peut s'agir de défendre un bâtiment en particulier ou un véhicule (un train, ou un tank), ou encore ne pas abattre un ennemi en particulier.


Au bout de quatre zone terminées, on passe obligatoirement à la bataille finale de l'île.


Chaque carte peut avoir également une particularité liée à son climat (marées hautes, tremblements de terre, tempêtes de neige, etc.) avec laquelle il faudra jouer pour tenter d'endiguer la menace Vek, car là aussi, on sait à l'avance où les catastrophes climatiques vont tomber.



Bon, là par exemple, je me suis fait défoncé en un tour, alors que j'avais ma grid power au max, de bonnes améliorations. Il suffit d'une erreur dans ce jeu, et c'est foutu.


Au début du jeu, quand on remporte la bataille finale d'une île, on en débloque une nouvelle, et quand on débloque les quatre, on a accès à l'île finale. Dans les parties suivantes, on peut aborder ces îles dans l'ordre que l'on souhaite, et une fois qu'on en a achevé deux, on peut décider d'aller se faire la zone finale, ou de continuer à sauver les îles qui restent. C'est à double-tranchant, bien sûr, car plus on avance dans le jeu, plus il est difficile, mais plus nous pouvons potentiellement gagner des améliorations pour nos méchas, qui nous préparent mieux à l'ultime assaut.


La dernière île.


Les succès sont intégrés au jeu : chaque succès remporté offre un nombre de points qui permet de débloquer des nouveaux groupes de méchas, qui ont chacun une façon particulière de se jouer. Chaque partie est potentiellement une redécouverte totale du jeu, avec des stratégies différentes. Ajoutez à ça le fait que l'on peut débloquer des pilotes avec des pouvoirs spécifiques, et que l'on peut se faire son propre groupe de robots à partir de ceux qu'on a débloqué, le jeu se renouvelle sans cesse, et durablement.


Il faut protéger ce petit train, qui avance de deux cases par tour.


Parfois, des Time Pods atterrissent sur le plateau de jeu, il faut les récupérer vite, car ils contiennent de précieux bonus, comme des pilotes, ou des points d'amélioration.


Ok, donc là au tour d'avant, j'allais bien, et d'un coup d'un seul je suis dans merde.


Trois tours après, j'ai perdu deux méchas, et un seul batîment.


Retour sur la bataille finale, avec mon groupe de méchas préféré, les Flame Behemoths.


J'étais tellement content de remporter la victoire que j'ai envoyé des messages à tout le monde. C'est un peu comme quand on fait un perfect aux wc. On est super fier, mais tout le monde s'en fout.


Je pourrais en parler pendant longtemps, mais ça ne sert pas à grand chose. Ce jeu est une merveille de minutie et d'équilibre, et la sensation d'avoir réussi à dépasser le jeu, d'avoir su anticiper, d'avoir gagné parce qu'on a été plus malin que lui malgré le surnombre des adversaires, est assez rare je trouve. Du moins aussi forte. Il ne s'agit pas de ce feeling d'avoir remporté le jeu grâce à l'amélioration de nos skills, comme dans un Dark Souls (feeling agréable, je le concède, mais auquel je suis assez étranger), mais l'impression d'être un génie de la stratégie. Retourne te coucher Sun Tzu, j'ai battu les Veks.

Puis on relance une partie et on se fait défoncer.

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